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Appel d’urgence

Tout le monde connaît le Choul’han Aroukh, le code officiel de la loi juive rédigé il y a environ 500 ans. Cette œuvre magistrale de Rabbi Yossef Karo nous indique la manière exacte de nous comporter dans tous les domaines du judaïsme : la prière, les Téfilines, le Chabbat, la Cacherout etc.
Dans la section Ora’h ‘Haïm (chap. 230, Halakha 5), il est écrit quelque chose d’assez étonnant à première vue : « Chaque juif doit croire que tout est pour le bien et que tout ce que fait Hachem est positif ». Eh oui, ceci est une Halakha, une loi, au même titre que faire Chabbat ou mettre les Téfilines, et très peu de gens le savent. Autrement dit, lorsqu’on parvient à se dire que tout ce qui arrive est pour le bien, on accomplit une Mitsva !
En général, il est plus facile d’assimiler cette notion lorsqu’il s’agit des autres. Dès qu’ils rencontrent une difficulté, on a souvent tendance à leur dire : « Ne t’en fais pas, c’est pour le bien ! » Mais évidemment, lorsqu’on doit nous-même surmonter une épreuve, on n’arrive pas à se consoler de la même manière, surtout s’il s’agit d’une perte d’argent importante ou d’un projet qui nous tient à cœur…
En réalité, lorsqu’on est personnellement concerné, on fait intervenir notre raison avant notre foi, et c’est là qu’il y a un problème. Il faut savoir que le monde est rempli d’illusions et que la vie est un immense décor où Hachem semble être absent. Mais en réalité, Il est bien présent et dirige absolument tout, dans les moindres petits détails.
Faisons un peu de maths. Si A = B et B = C, alors A = C, tout le monde peut comprendre cela. Maintenant, appliquons cette règle simple dans la vie. D.ieu régit le monde, c’est notre A = B. Tout ce qu’Il fait est pour le bien, c’est notre B = C. Alors tout ce qui se passe dans le monde est pour le bien, c’est notre A = C. Hachem est donc indissociable du bien, c’est un fait.
La foi commence là où l’intellect s’arrête. Il faut parfois apprendre à fermer les yeux et accepter qu’on ne puisse pas tout comprendre. Lorsqu’on prend conscience de cela, on réalise alors que la réalité n’en est pas vraiment une. Chacun d’entre nous a déjà fait preuve d’audace en se disant : « Finalement, à quoi bon s’angoisser ? Il vaut mieux être serein et avoir confiance en Hachem ». En effet, les apparences sont trompeuses.
Derrière une épreuve, se cachent toujours des éléments qu’il est impossible de déterminer, même pour l’homme le plus sage du monde.
Il faut voir D.ieu comme notre meilleur ami qui attend qu’on Lui parle de nos problèmes, car au final, c’est Lui qui a toutes les solutions. Mais si on ne L’appelle pas, si on ne Lui parle pas, Il ne peut pas nous les donner. Tous les jours, Hachem attend patiemment l’appel de Ses enfants. C’est pourquoi lorsqu’on a un problème, quel qu’il soit, il faut demander l’aide d’Hachem, même si on a simplement raté son bus par exemple. D.ieu ne souhaite qu’une seule chose : nous octroyer le plus de bien possible. Il faut arrêter de penser le contraire, ce n’est pas une notion juive et ça n’existe pas. Celui qui croit qu’Hachem nous fait du mal est complètement à côté de la plaque. Simplement, il faut prendre l’habitude de L’appeler lorsqu’on est face à une épreuve, Il n’attend que ça ! C’est cela la Hitbodédout : prendre un rendez-vous quotidien avec D.ieu pour Lui parler. Est-il si difficile de consacrer une heure par jour à Hachem ? D’ailleurs, les Rabbanim disent une chose très belle : après une heure de Hitbodédout avec D.ieu, on a 23 heures de joie en retour… Maintenant, il faut bien comprendre une chose : lorsque quelqu’un ne croit pas que tout est pour le bien, alors d’une certaine manière, il ne croit pas que D.ieu dirige le monde. Dans ce cas, il considère que quelque chose d’autre dirige le monde. Or, il est écrit que l’essentiel de la Colère divine (c’est-à-dire toutes nos épreuves et nos difficultés) provient de l’idolâtrie !
Qu’est-ce que l’idolâtrie ? Le fait de croire en autre chose que D.ieu. Si on ne croit pas en Hachem, on doit forcément se connecter à autre chose, et c’est là que commence l’idolâtrie. Autrement dit, lorsqu’on ne croit pas en Hachem, on attire sur nous toute sorte de galères. Mais si on a la conviction que tout est pour le bien, alors la vie devient un vrai plaisir. Tout celui qui garde constamment cette idée à l’esprit vit véritablement le paradis sur terre, et ce n’est pas une façon de parler. Imaginons que quelqu’un nous insulte dans la rue ou qu’il nous fasse honte en public. C’est une épreuve très difficile, mais à partir du moment où on sait que tout est pour le bien, cela élimine en nous la colère, la vengeance, la rancune et toutes sortes d’autres sentiments négatifs envers cette personne. Cette attitude nous permet de surmonter facilement les épreuves comme s’il ne s’était rien passé. Ainsi, lorsqu’on nous insulte, cela nous fait le même effet que lorsqu’un chien se met à aboyer devant nous, c’est-à- dire absolument rien. C’est la seule bonne façon de vivre sa vie !

Rav B. Seror

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