Rabbi David Elkaïm chlita raconte : « C’est l’histoire d’un entrepreneur ayant bien réussi qui eut le mérite de goûter à la foi et à l’hitbodedout. Grâce à la bonté divine, pendant plus de deux ans tout alla bien pour lui et il ne cessa de s’élever dans tous les domaines. Mais HaChem le testa. Car comme nôtre maître chlita nous l’enseigne, lorsque le Créateur veut élever un homme, Il le met à l’épreuve de la foi. Pendant six mois, il ne parvint à réaliser aucun de ses projets et il ne reçut aucune proposition. En conséquence, il fut obligé d’accepter un chantier trés inférieur à ce qu’il avait accompli jusque-là, et qu’il s’engageait à mener à bien pour un prix très las. Il pensait malgré tout pouvoir gagner une jolie somme à la fin des travaux, mais il s’avéra trés vite qu’il allait perdre prés de cinquante mille shékalim. » 

On comprend que la pression mentale qu’il subissait devint de plus en plus forte, ce qui ne résolvait pas ses problémes. Cela provoqua des disputes conjugales, une irritabilité avec sa famille et de fréquents heurts avec le donneur d’ordre du projet, qui persuadé que l’entrepreneur cherchait à l’escroquer, refusait de payer plus qu’il ne lui devait selon les clauses du contrat. Tous ses efforts pour trouver une solution restaient vains et ses demandes qu’on lui règle toutes ses dépenses tombaient dans l’oreille d’un sourd. L’entrepreneur était brisé, agacé et découragé. Un jour, un visage décomposé et trés en colére, il arriva au Collel de rav Elkaïm qui l’avait rapproché de la voie de la foi comme le dit notre saint maître, celui qui est triste est en vérité en colére contre le Saint béni soit-Il. 

Le rav s'approcha de lui et tenta de lui parler. Aprés quelque mots, l’entrepreneur lui révéla tout ce qu’il avait sur le coeur : à quel point on lui cherchait du mal, l’insensibilité du prepriétaire du terrain, qui ne voulait rien comprendre, etc, il lui raconta que depuis plusieurs mois déjà, il ne pouvait plus trouver le sommeil la nuit, que sa vie n’en était plus une, et que son foyer en subissait les conséquences. Apres l’avoir laissé vider son coeur de tout ce qui l’oppressait, le rav lui dit brièvement : « Que se passe-t-il avec toi ? Où est passé le jardin de la foie que nous avons étudié ensemble ? Ou st passé le jardin des louanges ? Où sont passées les priéres, et hitbodedout ? Où est HaChem dans tous tes problémes ? » 

L’homme le regarda, désemparé, dans l’attente d’une bouée de sauvetage, comme s’il lui disait : « Tout cela est bien beau, mais que faire à présent ? » Le rav lui dit: 
« Cours maintenant vers les champs, effectue une heure d’hitbodedout, en remerciant seulement Hachem. Répands toi en remerciements et en louanges, sans rien demander. Demande-toi sérieusement si c’est bien le propriétaire du terrain qui refuse de t’écouter. C’est Hachem qui endurcit son coeur, tout comme II a endurci celui de Pharaon. Tu ne dis pas merci, tu n’es pas joyeux : c’est une erreur. Tout est seulement pour le bien. Va remercier HaChem et tu verras des délivrances. » Les paroles qui étaient sorties du coeur du rav ne lui laissant aucun choix, notre homme partit immédiatement faire une hitbodedout dans les champs.
Quand il revint vers le rav, il lui dit : « vous ne pouvez pas savoir ce que cette heure d’isolement a produit », car il ignorait avec quelle rapidité on voit l’effet des remerciements et des louanges. Le lendemain, il arriva au Collel la mine resplendissante de bonheur. Il courut vers le rav et lui annonça la bonne nouvelle : le propriétaire s’était transformé. Il était spontanément venu le voir pour lui dire qu’il avait vérifié et vu que la qualité de ses travaux était bien supérieure à celle à laquelle il s’attendait. Il avait demandé un devis à plusieurs professionnels et décidé qu’il devait réellement payer le prix convenu. L’entrepreneur dit au rav qu’il n’en croyait pas ses oreilles, et que jusqu’a lors il ignorait le pouvoir d’une heure de remerciements et de louanges devant HaChem. « Tout compte fait, une seule journée; tout compte fait, une seule heure.»