Dans cette Paracha Hachem demande à recenser le peuple d’Israël avant le don de la Torah et nommera les chefs de tribu “aptes au service” (nous expliquerons plus loin)
Un endroit stratégique
“L’Éternel parla en ces termes à Moché, dans le désert de Sinaï”…
Bible, Bamidbar 1.1
Israël reçut la Torah dans le désert, qui est un endroit hèfkèr (délaissé, sans propriétaire apparent) car sans la Torah, le monde entier semble abandonné, tel un désert. Chacun peut y imposer sa loi, à D.ieu ne plaise.
Effectivement, quand le monde en général ou même l’homme en particulier ne se comporte pas convenablement, et qu’il n’applique pas les principes de la Torah, D.ieu préserve, alors ils sont tous deux comme délaissés, sans maître.
Car, il n’y a pas plus grand abandon, qu’un état où l’on occulte sa fin et sa destinée, de ce qui adviendra dans l’au-delà, après sa disparition.
La fin ou le commencement de tous ?
Puisque, nul ne peut échapper à la mort, de quelque manière que ce soit, et même lorsque Machia’h viendra [très vite et de nos jours], l’homme sera alors également contraint de mourir, comme le déclara expressément Rabbi Nahman za”l : “Même Machia’h mourra !” Et non pas, comme le prétend le monde, qu’avec la venue de Machia’h, la mort disparaîtra ; c’est faux !
Or, si l’on ne peut éviter la mort et que, par la suite, le monde soit infini et éternel, n’y a-t-il pas plus grande capitulation que de céder aux caprices de son cœur, délaissant ainsi l’immortalité qui nous reviendrait ?
Abandonné à la poursuite de son imagination
Car Rabbi Nahman a dit : “le véritable abandonné, c’est celui qui, ne s’en remet pas totalement à l’Éternel, béni-soit-Il ; nous pouvons être des gens comme il faut, sans pour autant capituler sur quoi que ce soit”.
Sihot Haran
En réalité, c’est celui qui ne suit pas les voies de D.ieu, le véritable “abandonné”, car il n’y a pas plus grande capitulation que de délaisser la vie éternelle et le bien authentique et durable, pour un court moment de plaisir en ce monde matériel.
Les plaisirs interdits sont comme une ombre passagère dont tous les agréments sont gâtés par l’amertume et la colère, le deuil et la douleur.
Il n’existe pas un seul homme qui, poursuit ce monde-ci, et en ait tiré la moindre satisfaction.
En effet, toute son existence n’est que mécontentement et souffrance, dans un monde empli de blessures, d’ennuis et de tourments, d’inquiétude et d’amertume, à chaque instant, comme cela est développé dans les écrits du Ch’lah haKadoch…
Le plus grand bienfait de l’homme
Bien sûr, il n’existe pas de plus grand bienfait pour l’homme, que s’empresser sans cesse vers la recherche de la finalité authentique, la finalité éternelle, celle de servir constamment le Créateur, de s’écarter du mal et de faire le bien, ce qui correspond au bien véritable, celui qui dure pour l’éternité.
Tous peuvent le dominer…
Celui qui n’accepte pas le joug de la Torah et des Mitsvot, est comme une créature abandonnée. La Providence Divine s’en sépare, bien que D.ieu est présent , Il se cache de l’homme qui ne ressent plus Sa présence et Sa protection, tous peuvent le dominer.
Nous le remarquons à l’époque du premier Temple, lors qu’Israël fautait et que les prophètes de l’époque prédirent au peuple entier qu’il serait abandonné et que les nations du monde le domineraient :
“Moi, dit l’Eternel, je vais proclamer contre vous la liberté du glaive…”
(Jérémie 34, 17)
Rachi commente ici : “que Je ne suis plus votre maître. Que vous serez abandonnés au glaive… “, ainsi en de nombreux versets.
De là vient la destruction du Beth Hamikdach, car à cause de leurs fautes, l’Éternel béni-soit-Il abandonna le Sanctuaire, et des mains étrangères s’en emparèrent.
Israël a hérité du monde entier
Car, avant le don de la Torah, mais également lorsque l’on abandonne la Torah, à D.ieu ne plaise, que l’on ne la pratique plus, D.ieu préserve, alors le monde semble être un endroit abandonné, puisque sa principale condition d’existence dépend de la Torah – Loi Divine.
Si le désert est un endroit abandonné, c’est pour montrer qu’Israël a hérité du monde entier qui paraissait délaissé, uniquement grâce à la Torah, car avant son acceptation, toute la création était comparable à un désert, “abandonné”…
Lorsque l’homme se sent perdu au milieu du désert.
L’homme qui chute de niveau et tombe dans les bas fonds de ce monde, se retrouve voilé, il ne voit plus Hachem dans sa vie. Il va alors crier du fond de son cœur : Ayeh Où es Tu, Hachem révèle-Toi à moi, je ne Te vois plus dans ma vie, Tu me manques, je veux croire en Toi, pardonne-moi mes fautes, reviens vers moi, dévoile Ta face devant moi, redonne-moi la Emouna…
Un homme a besoin de se sentir comme un homme perdu dans le désert pour crier véritablement vers D.ieu. Or, Hachem attend son appel sincère.
Le rassemblement de milliers d’âmes
Le don de la Torah ne se réalisa qu’après le rassemblement de six-cent mille âmes d’Israël, ensemble avec amour et paix.
En effet, la Présence de Dieu ne réside pas sur moins de deux myriades et deux mille âmes d’Israël avec amour fraternel etc (22,000) d’où jaillit une grande lumière qui attire la présence Divine.
Rabbi Nathan nous confie ici que ce grand rassemblement est nécessaire pour recevoir les véritables révélations de la Torah de manière convenable.
Or, de nos jours, à cause de nos fautes, nous n’avons plus ni Tabernacle, ni Beit-Hamikdach, ni même les campements d’Israël sous leurs bannières.
Le peuple se retrouve disséminé, éparpillé dans l’exil ; la seule source de vie dont nous disposons, c’est la Sainte Torah qui, lorsque nous lisons ces passages avant Chavouot, épanche vers nous la sainteté des soixante myriades d’âmes juives, toutes “aptes au service”.
Grâce à cela, nous percevons leur sainteté, nous nous incluons en eux, jusqu’à atteindre le niveau de réception de la Torah.
Que veut dire exactement être apte au service ?
L’homme qui souhaite arpenter les routes du repentir, devra ceindre ses reins et se renforcer sans répit dans les voies de l’Éternel, béni-soit-Il.
Que ce soit lors d’une montée ou lors d’une chute.
C’est-à-dire lorsqu’il atteindra une certaine élévation, un certain niveau spirituel, qu’il ne s’attarde pas là-bas, qu’il ne se contente pas de cela, qu’il sache parfaitement et soit convaincu, que cela n’est qu’une étape, qu‘il doit grimper encore davantage ; c’est cela être compétent dans la montée, “si j’escalade les cieux, Tu es là”.
Pareillement, à l’inverse, s’il chute, Dieu préserve, là où il tombe, même au plus profond de l’enfer, que l’individu ne se décourage pas, jamais ; qu’il persiste à chercher, à implorer l’Éternel, béni-soit- Il, se renforçant en toute chose, par tous les moyens, car même là-bas, bien qu’il cache Sa face, l’Éternel béni-soit-Il est présent, et là-bas aussi, on peut se coller à Lui. D’où le verset : “… et si je gis en enfer, Te voici”.
Si tu fais partie du peuple d’Israël
Celui qui se rappelle sans cesse qu’il porte le nom d’Israël, quand bien même, il serait tel qu’il est, car même les mécréants d’Israël, tant que le nom d’Israël les désigne, alors D.ieu en éprouve une gloire personnelle.
Celui donc qui se rappelle sans cesse cela, celui-là pourra aisément revenir vers Hachem béni-soit-Il, car le bien qui est en lui n’oubliera jamais totalement sa grandeur, puisqu’il se souvient encore que son nom est Israël, et que les mondes n’ont tous été créés que pour lui, pour nous, et c’est auprès de nous que l’Éternel béni-soit-Il prit conseil, lorsqu’Il les créa, etc.
Enseignement du Likoutey alahot écrit par Rabbi Nathan, fidèle élève de Rabbi Nahman de Breslev.
L’équipe joie2vivre.org
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