Lorsqu’un homme souffre, il accuse en général la nature ou le hasard, se culpabilise de ne pas réussir ou de vivre sous une mauvaise étoile, ou incrimine son entourage. C’est bien sûr une grande erreur, qui n’engendre que frustration et amertume, et qui, de plus, éveille centre lui la colére céleste. A quoi cela est-il comparable ? A un fils puni par son pére. Au lieu de se soumettre et de corriger sa conduite, il accuse son frére et se dispute avec lui. Le résultat ne se fait pas attendre. Le pére s’irrite centre lui de plus belle et lui dit : « Non seulement tu n’acceptes pas la punition et tu ne corriges pas tes fautes, mais de plus tu te disputes avec ton frére ! » 

Mais il existe une erreur supplémentaire et trés répandue, qui consiste à croire d’un côté que tout provient de la Providence particuliére, tout en étant persuadé de l’autre que le Créateur est injuste le Ciel nous en garde. 
Lorsqu’un homme pense ainsi, il décide en son for intérieur que rien ne l’oblige davantage à écouter le Créateur, comme un enfant qui « se fache » avec tout le monde si on refuse de jouer selon ses propres régles. Si on lui demande pourquoi il désobéit à la volonté divine, il accusera le Créateur et rétorquera qu’il ne peut accomplir Sa volonté tant qu’Il ne lui donne pas une femme, ou la subsistance, etc. Il estime que dans une telle situation il est quitte de toute obligation. Il en résulte que le Créateur lui envoie des souffrances pour le rapprocher de Lui, et aussi parce qu’il est privé de la foi que tout ce qui lui arrive est pour son bien. Persuadé que le Créateur se conduit injustement à son égard, cet individu s’en éloigne davantage. 

La régle est donc la suivante : l’homme doit croire que tout ce qui lui arrive provient d’en-haut. Il doit être profondément convaincu que le Créateur est juste et droit, qu’il n’est l’auteur d’aucune injustice, que toutes les souffrances et les rigueurs qui le frappent ne sont que l’expression de la miséricorde au plus haut niveau, et que leur objectif est de rapprocher et non de repousser.