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Paracha Terouma à la lumière de Rabbi Nathan (Likouté Halakhot)

« Invite les enfants d’Israël à me préparer une offrande de la part de quiconque y sera porté par son cœur, vous recevrez mon offrande. » (Chémot 25:2)

Le tabernacle et le veau d’or

Dans notre paracha, Hachem va demander aux béné Israël d’apporter un présent qui vient de leur cœur en Son honneur.

Ces présents serviront pour construire et inaugurer le Michkan, le tabernacle du désert. 

Après la faute du veau d’or, Hachem ne pouvait plus résider parmi le peuple comme avant, et Il ordonna de construire un Michkan où la Présence Divine résiderait.

Pourtant, contrairement à l’ordre chronologique des événements, cette Paracha arrive avant celle de la faute du Veau d’or (Ki Tissa), pour nous enseigner qu’Hachem nous envoie toujours la solution avant le problème.

Par ailleurs, Rabbi Nathan nous enseigne dans son commentaire sur ce verset que Moché a vu la force du Satan : en effet, les béné Israël venaient d’être sauvés d’Égypte, avaient vécu toutes sortes de miracles, mangé la manne, entendu les deux premiers commandements de la bouche d’Hachem – moment tellement fort que leur âme les a quittés – et malgré tout, ils ont fauté par le biais du Erev Rav avec la faute du Veau d’or qui était une sorte d’extermination !! Moché est donc remonté 40 jours pour les Tables de la Loi.

C’est pourquoi Il leur a donné cette mitsva de tsedaka, pour éveiller leur volonté de kedoucha, de sainteté.

Après cette faute, Hachem leur a pardonné, mais ne voulait plus que ce soit Son peuple, Il ne voulait plus de proximité avec le peuple d’Israël. Les béné Israël ont voulu retrouver cette relation privilégiée, et c’est pourquoi Moche Rabénou remonta à Roch ‘Hodech Elloul une troisième fois, encore 40 jours pour implorer Hachem d’accepter les béné Israël comme Son peuple. Il est redescendu à Yom Kippour et c’est là que nous avons véritablement reçu la Torah avec les nouvelles Tables de la Loi.

L’essentiel : le cœur

Il a fallu ces 40 jours pour qu’Hachem accepte d’être proche de nous et nous ordonne donc la mitsva de Michkan, car l’essentiel du Michkan, c’est la tsedaka, que chacun amène un don de son cœur pour renforcer le désir de kedoucha, de sainteté.

Au Michkan et au Beth Hamikdach, les korbanot (sacrifices) étaient amenés de bon cœur. 

Rabbi Nathan nous apprend ici un grand secret : celui qui désire réveiller sa nechama, réveiller son désir de kedoucha, de proximité avec Hachem, va pouvoir y accéder grâce à la Tsedaka faite à des pauvres ou des endroits de Torah et faite de bon cœur dans cette intention de faire “revivre” le Michkan et sa proximité avec Hachem.

Par ailleurs, il nous fait remarquer qu’à deux reprises, dans la Torah, on nous parle de la Menora après le Michkan. 

Pourquoi ? Parce que chacun doit allumer sa propre Menora, l’essentiel étant de soi-même se renforcer, renforcer notre volonté de kedoucha, avec une grande force jusqu’à ce qu’on éclaire le monde.

Transformer l’obscurité en lumière

Ne nous arrêtons pas sur toute sorte d’obscurité, comme ça arrive à chaque homme, au contraire, renforçons nous, cherchons les forces et trouvons-les.

Et c’est ça, la Menora, d’allumer et d’élever une flamme éternelle dans chaque endroit, dans chaque génération. 

Ce qui arrive à l’homme c’est sa réparation, et par sa forte volonté, il va élever toutes ces forces qui veulent l’éteindre et l’exterminer vers la volonté de se sanctifier. 

Il va transformer l’obscurité en lumière, transformer ce qui le détruit en une volonté positive

“Je devais le faire !”

À ce sujet j’aimerais vous raconter une histoire (de la Michméret Hachalom) qui parlera certainement à chacun. 

Lors de la guerre en Russie, vint une époque où les juifs se trouvaient réellement en danger et nombreux furent ceux qui décidèrent de fuir vers l’Ukraine qui était à cette époque un peu plus sécurisée.

Deux élèves d’une Yéchiva voulurent se réfugier à Krementchouk, où l’on trouvait, à en croire la rumeur, des champs agricoles à perte de vue, du bétail, des terrains fertiles, ainsi que des Juifs gagnants leur vie largement et au cœur généreux.

Les deux étudiants décidèrent donc de partir quand le danger se fit sentir de toutes parts.

Quelque temps après leur départ, l’un d’entre eux découvrit qu’il avait oublié sa montre de valeur à la Yéchiva. Bien qu’hésitant, il décida de retourner la chercher.

Son ami Méir le rassura, promettant de l’attendre patiemment jusqu’à son retour.

Il s’assit sur une pierre au bord de la route, s’enveloppa de son manteau pour se protéger du froid glacial et attendit.

Quand soudain, une charrette s’arrêta devant Méir : “Hé ! Jeune homme, veux-tu monter ?” l’invita un paysan emmitouflé d’un manteau de fourrure d’un regard étonné de le voir là malgré le danger qu’il courait.

“Merci, monsieur, vous êtes très aimable, mais j’attends un camarade. Bon voyage !”

Une petite voix tente de rappeler à Méir qu’il se trouvait en pleine guerre et ferait mieux de saisir l’opportunité pour fuir le danger ; mais il se renforça tout de suite : Est-il possible d’abandonner son ami ?

Le temps passait, le jour se leva, et des attelages chargés de fuyards défilaient devant lui.

Puis une nouvelle charrette ralentit près de lui et un villageois lui proposa d’une voix basse : “Viens, jeune homme, on va pousser un peu les paquets et te faire de la place !”

Méir ajusta son manteau et remercia le villageois, lui expliquant qu’il attendait son ami.

Méir regarda le véhicule s’éloigner, songeur, mais garda sa conviction ; fidèle à sa parole, il allait patienter encore un peu et son ami allait certainement arriver très vite.

Quand soudain, que vit-il au loin ? Son ami qui arrivait en courant !!!

Et voilà qu’une charrette s’arrêta près de celui-ci :” He fiston tu veux monter ? On a une place – désolé, une seule place.”

À la consternation de Méir, son ami sauta dans le véhicule et disparut, le laissant seul au bord du sentier.

La petite voix, dans l’esprit de Méir, reprit de plus belle : “A quoi ton attente a-t-elle servi, avec toutes les opportunités que tu as laissé passer pour cet ingrat…”

“Je devais le faire !” affirma Méir, faisant taire avec force le tumulte qui régnait en lụi.

“C’était mon devoir d’attendre, de ne pas abandonner un camarade en temps de détresse. C’était important, ne serait-ce que pour l’affinement de mon propre caractère. Le comportement de mon compagnon ne remet nullement en cause le bien-fondé de mes actes. Et si une épreuve similaire se présente à moi dans le futur, je n’agirai pas différemment !”

Avec ces paroles puissantes, preuve d’une maîtrise de soi impressionnante, le jeune Méir monta dans la prochaine voiture qui s’arrêta pour lui, en direction de Krementchouk où il retrouvera ses compagnons de la Yéchiva.

Cette force de caractère l’accompagnera toute sa vie ; il deviendra l’un des plus grands Maîtres de Moussar (enseignements de morale juive) de sa génération : le gaon rabbi Méir Hadach, Machguia’h de la Yéchiva de Hévron. Plus tard, lorsqu’il fera ce récit à ses élèves, il ajoutera la précision suivante : “Pendant ces moments de lutte contre moi-même, j’ai senti une transformation s’opérer en moi. Là-bas sur le chemin, face à la charrette qui s’éloignait dans un nuage de poussière, je suis devenu une autre personne…” Et quelle plus belle récompense que de devenir soi-même un donneur, un moteur, un exemple, une lumière ! 

——————

Comme nous dit Rabbi Nathan : “Renforce-toi, garde ton objectif en tête, rappelle-toi ton objectif, quand l’obscurité t’attaque, allume ta Menora, transforme l’obscurité en lumière pour l’Éternité.”

1 Commentaire

  1. Comme cette histoire me renforce pour tenir bon sur les convictions qui m’habitent !! Merci pour tout ce que vous faites chaque jour qu’Hashem nous donne

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