Un homme doit croire en lui. Il doit appliquer ce qu’il apprend de la Torah et ce qu’il entend des Tsadikim en croyant profondément que c’est ce qu’il doit faire, que c’est la vérité absolue, sans faire la moindre concession.
Admettons qu’un homme ne puisse pas s’empêcher de faire la bise aux filles. Seulement, il sait à coup sûr qu’il est capable de ne pas embrasser une fille en particulier. Sur la centaine de bises qu’il fait, il ne peut en arrêter qu’une seule ? Très bien, c’est sur ce point qu’il ne doit pas lâcher l’affaire, quoi qu’il arrive. Il se dira probablement qu’un tel effort ne vaut rien, mais c’est faux : chacun doit avoir la foi que même le plus petit de ses efforts a une valeur inestimable, il doit être persuadé que chacune de ses pensées positives est précieuse et appréciée d’Hachem, car c’est la réalité.
Parfois, on veut nous faire croire que nous sommes des êtres faibles et que chaque situation ou endroit présente un risque important de faire un péché. Certaines personnes sont remplies de peurs et de craintes qu’elles veulent nous faire partager. A ces gens-là, il faut répondre que nous avons une Néchama pure qui ne souhaite faire que le bien et non toute sorte de futilités.
En effet, à la base, la volonté de l’homme est positive. Il cherche essentiellement à faire le bien, à connaître la vérité et à se rapprocher d’Hachem. Il faut absolument en être conscient et croire que nous sommes foncièrement bons. En clair, il faut avoir confiance en soi.
Cela ne signifie pas pour autant qu’il faut se voiler la face et ignorer nos travers qui sont bien réels. Celui qui est accro à la drogue ne peut pas faire comme si tout allait bien, il est évident qu’il devra faire beaucoup d’efforts pour s’en sortir. Mais ce n’est pas parce qu’il a ce problème qu’il n’a pas une bonne volonté, bien au contraire. Au fond, il veut être une bonne personne et servir D.ieu de toutes ses forces, c’est un fait. Alors oui, aujourd’hui, il a du mal, il souffre, mais il s’agit précisément du travail qu’Hachem attend de lui.
Donc il est clair que chacun d’entre nous possède un « Ratsone Tov », une volonté positive. Et ce n’est pas seulement valable pour les juifs mais aussi pour l’humanité toute entière, puisqu’elle a été créée par D.ieu. C’est lorsque l’être humain oublie sa nature profonde qu’il en arrive aux catastrophes, et quand le juif oublie la sienne, il en arrive à consommer le fruit défendu et à agir en désaccord avec lui-même.
Le Rav Arouch nous dit que si on regarde bien dans la Torah, tous les péchés ont une seule et unique cause : le manque de confiance en soi. Analysons la première faute de l’humanité : comment ‘Hava a-t-elle pu accorder du crédit aux paroles du serpent lui disant qu’elle pouvait consommer le fruit défendu sans problème ? D.ieu lui avait pourtant clairement ordonné le contraire ! Alors pourquoi l’a-t-elle écouté ? Parce qu’elle a douté et n’a pas cru en elle.
Lorsqu’on croit en nous, il n’y a plus de place pour le doute car on sait pertinemment que toutes nos actions sont justes. Dès lors, plus rien ne peut nous atteindre, même si on nous offre tout l’or du monde pour faire le mal. Imaginons qu’une personne vienne nous proposer de profaner la tombe de nos parents en échange de 10 millions d’euros… Qui accepterait une telle proposition ?!
Il existe une histoire de ce genre au sujet du roi Salomon. A son époque, il y avait un litige concernant l’héritage qu’avait laissé un père à son fils unique, car deux hommes venaient le réclamer. L’un était l’héritier légitime, mais l’autre était le serviteur du père qui tentait de se faire passer pour son fils.
Les deux arrivèrent donc devant le roi Salomon en réclamant chacun l’héritage. Pour démasquer le menteur, Chlomo Hamélèkh demanda à chacun d’aller sur la tombe du père, d’en briser un morceau puis de le lui rapporter. Le serviteur accepta immédiatement tandis que le fils, bien entendu, refusa catégoriquement de toucher à l’endroit où repose son papa. Chlomo Hamélèkh trancha alors aussitôt en faveur du fils… On voit donc bien de cette histoire que lorsqu’on croit intimement qu’une chose est juste, rien n’y personne ne peut nous convaincre du contraire. Concernant la faute de ‘Hava, nos Sages donnent la comparaison suivante : lorsque le
Rav nous dit quelque chose et qu’un élève affirme le contraire, qui doit-on écouter ? Le Rav, évidemment. Ici, l’élève représente le serpent tandis que le Rav fait allusion à Hachem. Or, comment peut-on préférer le conseil du serpent à celui d’Hachem comme l’a fait ‘Hava ? Tout simplement parce qu’elle manquait de confiance en elle…
Rav M. Libérato
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