Comme on le sait, la Torah n’est pas un livre d’histoires mais le livre de la vie. Il faut donc y rechercher des conseils pratiques pour les appliquer dans la vie de tous les jours. Intéressons-nous à la Paracha Vayichla’h. Yaakov doit rencontrer son frère Essav, mais juste avant, il décide de séparer son camp en deux parties. De cette façon, si Essav décide de lancer une attaque, la deuxième partie de son camp sera épargnée. A ce sujet, Rabbi Nathan nous enseigne une notion extraordinaire : lorsqu’on voit qu’il est difficile d’accomplir un conseil de manière parfaite, alors il faut savoir sauver les
meubles, notamment dans notre service divin. On ne peut pas faire une Mitsva à 100% ? Malgré tout, faisons ce qu’il nous est possible de faire, de la même manière que Yaakov a séparé son camp pour que l’un des deux au moins puisse survivre. Il est donc très important de savoir limiter la casse pour ne pas tout perdre, même dans les cas où ce qu’on va sauver nous semble insignifiant.
Lorsqu’un homme connaît des difficultés à surmonter son Yétser Hara, quand il sent qu’il n’arrive pas à lui faire face à un point tel que toutes les astuces et stratagèmes qu’il a mis en place pour le contrer ne lui sont plus d’aucun secours, et qu’à cause de cette situation, toutes ses actions sont bancales et approximatives, il ne lui reste qu’une seule chose à faire : ne compter que sur la force du Tsadik véritable. Qu’est-ce que cela signifie ?
Par exemple, Rabbi Na’hman donne le conseil de faire ce qu’on appelle la Hitbodédout, c’est-à-dire parler à D.ieu avec ses propres mots durant une heure par jour. Il affirme même que tout celui qui agit ainsi quotidiennement ne connaîtra jamais le Guéhinam, l’enfer, car il arrivera à la fin de sa vie en ayant absolument tout réparé. De plus, il n’aura pas besoin de revenir sur terre en Guilgoul, en réincarnation.
Maintenant, une personne souhaite appliquer ce conseil mais elle n’arrive pas à faire son heure de Hitbodédout. Que doit-elle faire ? C’est très simple : étant donné que ce conseil vient d’un Tsadik, elle peut se suffire d’une minute ou de 30 secondes, le but étant de s’efforcer de le faire, même si ce n’est que pour quelques instants. Car en effet, le Tsadik a promis que tout celui qui s’engage dans cette voie trouverait Hachem. Cette personne
agira de cette façon jusqu’à ce qu’elle soit au niveau de faire une heure quotidienne.
Par conséquent, on voit que même lorsqu’on ne parvient pas à réaliser une certaine action de manière parfaite, il ne faut surtout pas désespérer ni se décourager, mais au contraire s’accrocher à ce qu’on peut. Quelqu’un n’a pas encore mis les Téfilines une minute avant le coucher du soleil ? Qu’il se dépêche de les mettre, il n’est pas encore trop tard !
L’homme doit toujours garder à l’esprit que peu importe ce qu’il endure, quoi qu’il arrive, il doit rester fort, ne pas reculer, ne pas lâcher l’affaire. Le peu qu’il peut faire, il doit le faire, sans tenir compte des mauvais conseils du Yétser Hara qui cherche à le faire régresser dans son service divin. Chaque jour à son réveil, l’homme doit se dire : « Aujourd’hui, mon objectif est d’attraper tout ce que peux attraper, même s’il s’agit de la chose la plus infime qui soit. Peut-être que je vais beaucoup étudier, peut-être un peu
moins. Peut-être que je vais beaucoup prier, peut-être que ce sera juste un seul mot ou même un simple soupir envers D.ieu. Peu importe si je vais devoir rester à la maison aujourd’hui ou si je devrais bouger dans toute la ville, je ferai le maximum, coûte que coûte… »
Lorsqu’un homme se comporte ainsi, il imite parfaitement l’attitude de Yaakov qui a séparé son camp en deux. C’est ce que la Torah nous enseigne : il y a un Yaakov en chacun d’entre nous. Qu’Hachem nous aide à le trouver.
Rav M. Libérato
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