Nous verrons ici plusieurs sujets évoqués dans la Torah au sujet du commandement “Tu aimeras ton prochain comme toi-même” qui est le pillier du judaïsme.
La Religion juive est remplie de règles que Rabbi Nahman appelle des conseils pour une vie meilleure, en tout 613 mitsvot pour les hommes.
Cependant, tout le monde s’accorde à dire que le commandement le plus cher à D.ieu est celui qu’Il ordonna dans la Bible : “Tu aimeras ton prochain comme toi-même”.
Vayikra 19,18
À tel point que quand un homme est venu voir Hillel le sage pour se convertir et lui a demandé : “Apprends-moi toute la Torah sur un pied !”, Hillel lui répondit : “Ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse, ne l’inflige pas aux autres”. (Talmud-Traité Chabat 31a)
Ici, nous comprenons bien de quoi il s’agit.
Quelques lois du Choulhan Aroukh – Halakhot régissant les relations de l’homme envers son prochain
Aimer chaque juif
C’est une obligation pour chacun d’aimer tout juif comme soi-même, ainsi qu’il est écrit : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même… » (Lév. 19,18). C’est pourquoi il faut dire du bien de son prochain et avoir soin de son argent, comme on aurait soin de son propre argent et comme on désirerait être honoré.
Jusqu’au total repentir, n’aura pas part au monde futur celui qui tire honneur du dénigrement d’autrui, en comparant seulement ses propres bonnes actions à la sagesse de l’autre, afin de laisser entendre que lui-même est honorable et l’autre méprisable.
Ceci est valable bien que celui-ci ne soit pas présent, que la honte ne l’atteigne pas et qu’on ne lui fasse pas d’affront.
La haine d’un juif
Celui qui dans son cœur hait un juif transgresse une interdiction, car il est dit : “Tu ne haïras pas ton frère en ton cœur… ” (ce passage a de nombreux commentaires et nuances selon le cas).
Si l’autre a des torts envers lui, il ne devra pas le haïr et se taire. Mais c’est une obligation de le lui faire savoir en disant : “Pourquoi m’as-tu fait ceci, et pourquoi m’as-tu fait tort dans tel cas ?”, car il est écrit “tu reprendras ton prochain… “ (Lév. 19,17).
Si celui-ci se repent et lui demande pardon, il lui pardonnera et ne sera pas cruel.
Dans Avot de Rabbi Nathan, on lit : « En quoi consiste la haine envers les créatures ?
On ne doit pas dire : aime les sages et déteste leurs disciples, aime les disciples et déteste les ignorants, mais : aime-les tous et déteste les hérétiques, ceux qui incitent et qui poussent à l’idolâtrie, ainsi que les délateurs. »
De même David a dit : « Ne détesterai-je point, Éternel, ceux qui Te haïssent, et n’aurai-je pas de querelle avec ceux qui s’opposent à Toi ? Je les déteste d’une haine extrême, ils me sont devenus ennemis. »
Roi David, Psaume, 149,21 et 22
N’est-il pas dit : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis l’Éternel » ? (Lév. 19,18)
Quelle est la raison (de cette contradiction) ?
C’est que c’est Moi (D.ieu) qui l’ai créé. Si ses agissements sont conformes à la Loi de ton peuple, tu l’aimeras ; sinon tu ne l’aimeras pas.
Ici, on ne le prendra pas au premier degré, car il y a de nombreuses nuances dans la Halakha à connaitre. Pour en savoir plus CLIQUEZ
Peut-on prier pour la chute de son ennemi ?
L’homme n’a pas le droit d’implorer la justice céleste contre quelqu’un qui lui a nui, mais pourra faire appel à un juge rabbinique s’il a été lésé pour qu’il tranche la question.
Quiconque prie contre un autre, sera châtié le premier. Certains disent que, même s’il n’y a pas de juge sur terre, il est interdit de prier contre autrui, à moins qu’on ne l’en ait averti au préalable.
Réprimander son prochain
1- Celui qui voit un autre pécher ou dévier, doit le ramener au bien et lui faire savoir qu’il commet de mauvaises actions, car il est dit « tu reprendras ton prochain… » (Lév. 19, 17).
Celui qui reprend son prochain, soit sur des questions concernant ses rapports avec lui, soit pour des questions entre lui et Dieu, doit le faire hors de la présence d’un tiers. Il lui parlera tranquillement, avec douceur, et lui fera savoir que ce qu’il lui en dit n’est que pour son bien, pour l’amener à la vie du monde futur.
Quiconque a le pouvoir d’empêcher un péché et ne l’empêche pas, sera considéré comme responsable, puisqu’il avait la possibilité d’intervenir.
2- À quel propos a-t-on dit ce qui précède ? Quand il pense que l’autre l’écoutera.
Mais s’il sait qu’il ne l’écoutera pas, il est interdit de le reprendre, car R. Ila’a au nom de Rabbi Elazar bar Rabbi Chimon a dit : « De même qu’il est méritoire de prononcer une parole qui sera écoutée, de même, il est méritoire de ne pas dire une parole qui ne serait pas écoutée. »
Pour Rabbi Abba: « C’est une obligation », car il est dit : « Ne reprends pas le moqueur, de crainte qu’il ne te haïsse, reprends le sage et il t’aimera. » (Yevamot 65b)
Humilier son prochain
Il est interdit d’humilier son prochain, soit par la parole, soit par des actes, et à plus forte raison en public. Nos Sages, de mémoire bénie, ont dit : « Celui qui fait pâlir son prochain en public n’aura pas de part au monde futur. » Il vaut mieux se jeter dans la fournaise ardente que faire pâlir son prochain en public.
Nous l’apprenons de l’histoire de Tamar et Yehouda. Tamar était prête à mourir pour ne pas dénoncer son beau-père et lui faire honte en public. Finalement, Yehouda reconnut lui-même sa faute et fit Techouva, et elle ne fut pas exécutée.
Car il est dit : « On la fit sortir pour l’exécuter, et elle envoya dire à son beau-père : C’est de celui à qui ceci appartient que j’ai conçu » (Genèse. 38,25). Tamar ne s’est pas expliquée clairement, mais seulement par allusion : s’il avoue, tant mieux, et sinon, elle ne rendrait pas la vérité publique.
C’est pourquoi il faut veiller tout particulièrement à ne pas humilier autrui en public que ce soit un enfant ou un adulte.
Il ne faut pas l’appeler d’un nom dont il ait honte, ni raconter devant lui une action dont il rougisse. Si autrui a des torts envers lui et qu’il doive le reprendre, il ne l’humiliera pas, car il est dit : « et ne te charge pas d’un péché à cause de lui. » (Lév. 19,17)
Dans quel contexte ? Pour les relations d’homme à homme.
Mais quant aux rapports avec Dieu, s’il ne se repent pas quand on le reprend en secret, on peut l’humilier en public, faire connaître son péché, l’insulter en sa présence, le couvrir de confusion et le maudire, jusqu’à ce qu’il s’amende, comme ont fait tous les prophètes avec Israël. L’interdiction de causer un préjudice par la parole ne s’applique pas à lui, comme il est dit : « et l’un ne causera pas de préjudice à l’autre par la parole… » (Lév. 25,17)
Nos Sages, de mémoire bénie, ont expliqué que l’expression employée, amito (« compatriote »), vise celui qui est avec toi dans la Torah et l’observance des Mitsvot. C’est celui-ci que la Torah interdit d’offenser par la parole, et non celui qui la transgresse et ne se repent pas après qu’on lui a fait des observations en secret et avec douceur.
Renoncer à ses droits pour la paix
Lorsque quelqu’un, lésé par un autre, ne veut ni le réprimander ni du tout lui en parler, s’il lui pardonne en son cœur, ne le déteste pas et ne le lui reproche pas, il agit avec piété. La Torah ne condamne que la haine.
Le bonheur sur terre et pour l’éternité
Comment mériter une vie agréable ?
Aimer son prochain comme soi-même, c’est en effet ne pas lui faire ce que je n’aimerai pas que l’on me fasse, mais c’est aussi savoir donner.
Le Rav Dessler dit que l’amour vient en donnant à l’autre.
Ce que j’aimerais qu’on fasse pour moi, il sera méritoire, dans la mesure du possible, de le faire pour les autres.
Il est écrit dans le livre de Tehilim : “Quel est l’homme qui souhaite la vie, qui aime de longs jours pour goûter le bonheur ?” (Tehilim 34,13)
Le ‘Hafets ‘Haïm nous enseigne de ce verset : On parle ici du monde futur dans la 1ʳᵉ partie du verset (“la vie”) et de ce monde-ci pour la 2e partie du verset (“qui aime de longs jours pour goûter le bonheur”).
La réponse se trouve dans le verset suivant :
… “Préserve ta langue du mal et tes lèvres des discours perfides”
On apprend ici que les commandements entre l’homme et D.ieu seront essentiellement rétribués dans le monde futur.
Mais les commandements concernant l’homme et son prochain, qu’on ait fait le bien ou le mal, seront rétribués dans ce monde-ci.
Il est écrit au verset suivant :
… “Éloigne-toi du mal et fais le bien, recherche la paix et poursuis-la“
Cesse de faire du mal et “fais le bien“.
Le message étant ici : respecte les commandements entre l’homme et son prochain et tu connaîtras le bonheur dans ce monde-ci aussi.
Comment mériter le Paradis ?
Apprenons à nouveau du ‘Hafets ‘Haïm comment mériter d’être jugé avec miséricorde.
Il est écrit : “Combien précieuse est Ta grâce, ô D.ieu! Les fils de l’homme s’abritent à l’ombre de Tes ailes.” (Tehilim 36,8)
À ce sujet, il est écrit : “Vois la force des personnes qui accomplissent des actes de charité et de bienfaisance ! Elles ne s’abritent pas à l’ombre des ailes des Kerouvim… mais à l’ombre de Celui qui a parlé et par lequel le monde fut…” (Midrach Ruth)
Lorsque le tribunal Céleste juge un homme, de nombreux anges de miséricorde qu’on appelle les Nedivim (les généreux) se tiennent à la droite du Trône de Gloire pour l’innocenter.
Malgré tout, ces anges sont imprégnés de l’attribut de justice.
En revanche, lorsque le Saint béni soit-Il juge seul, la miséricorde est abondante.
Quand l’homme mérite-t-il d’être directement jugé par D.ieu ?
Lorsque l’homme jugé est une personne bienfaisante (Baal ‘Hessed*), il éveille la racine de miséricorde en haut et mérite que D.ieu soit son juge.
*Le Baal ‘Hessed est une personne qui cherche de lui-même à faire des actes de charité, que ce soit avec son argent, avec son temps ou son corps.
Le Baal ‘Hessed se soucie des besoins de son prochain ,cherche et trouve les moyens pour l’aider.
Si l’homme s’adonne à la Torah ET aux actes de bienfaisance, il éveille l’attribut de bienveillance Divine, et lorsqu’il traversera un moment de malheur, D.ieu sera son juge. Il le guidera avec bonté et l’homme sera certainement sauvé.
De plus, lorsque l’on va faire du bien à autrui, celui-ci va ensuite se tourner vers D.ieu pour le louer et le remercier.
Le ‘Hessed la meilleure des garanties lien
Les élève de Rabbi Akiva
On connaît l’histoire bien connue du Tsadik Rabbi Akiva qui fit techouva à 40 ans grâce à la volonté très forte de sa femme Ra’hel qui désirait intensément que son mari devienne un Tsadik.
En effet, Rabbi Akiva qui autrefois détestait les sages de la Torah, apprit à lire l’hébreu à 40 ans avec des enfants de 4 ans et devint par la force de sa volonté le grand Tsadik de sa génération, avec 24000 élèves à son actif.
Malheureusement, il y eut une épidémie et la grande majorité de ses élèves moururent. D’où la période de deuil du Omer où nous n’avons pas le droit d’écouter de la musique.
Pour quelle raison au juste ces Talmidé ‘Hakhamim sont-ils décédés ?
Nos sages nous disent qu’ils ne se respectaient pas les uns les autres et c’est ce qui scellera le décret divin.
Barouh Hachem, Rabbi Akiva eut par la suite 5 fidèles élèves qui rebâtirent le monde de la Torah avec pour devise principale : ”Tu aimeras ton prochain comme toi-même, c’est un grand principe de la Torah.”
Ces cinq élèves furent : Rabbi Méir baal Haness, Rabbi Yéhouda, Rabbi Yossi, Rabbi Chimon Bar Yo’haï, Rabbi Elazar Ben Chamoua.
Rabbi Chimon Bar Yo’haï auteur du Zohar, œuvre maîtresse de la Kabbale
Rabbi Chimon bar Yo’haï, le Tsadik incontesté, auteur du fameux Zohar, livre Saint de la mystique juive, fut pourchassé par les romains qui l’avaient condamné à mort.
Il prit la fuite avec son fils Elazar. Ils se cachèrent dans une grotte pendant douze ans.
D.ieu fit pousser un arbre fruitier et une source d’eau devant la grotte pour les nourrir.
Ils profitèrent de ce temps pour prier et étudier la Torah jour et nuit. Ils devinrent les hommes les plus saints et les plus renommés de leur génération.
Arriva le jour où le prophète Eliahou Hanavi vient leur annoncer qu’ils pouvaient enfin sortir.
Rabbi Chimon bar Yo’haï et son fils Elazar sortirent et passèrent par un champ cultivé par un fermier juif.
Après ces longues années passées uniquement à s’élever spirituellement par le biais de l’étude de la Torah et de la prière, nourris par miracles, ils avaient un niveau extrêmement élevé comparé au commun des mortels, si bien qu’ils ne purent pas comprendre le niveau d’un simple juif qui travaille la terre et s’exclamèrent : “Voilà des hommes qui abandonnent l’étude sacrée de la Torah pour le matériel !”
Leur bouche était si sainte et puissante qu’elle provoqua un incendie dans le champ.
Puis, ils entendirent une voix céleste : “Êtes-vous venus pour détruire Mon monde ? Retournez dans la grotte !”
Ils y retournèrent une année supplémentaire.
En sortant, ils avaient une vision totalement différente, à la recherche du bien, louant chaque effort des juifs qu’ils rencontraient pour garder la Torah et les mitsvot de D.ieu.
Amour inconditionnel
De même que l’amour et le ‘Hessed d’Hachem sont éternels vis-à-vis de nous, bien que nous n’en soyons pas toujours à la hauteur, nous aussi devons aimer chacun de façon éternelle et inconditionnelle.
Aimer et chercher le bien chez l’autre est un véritable ‘Hessed, surtout s’il ne le mérite pas à nos yeux, mais qu’on essaye malgré tout pour faire la volonté d’Hachem.
Moché Rabénou était connu pour son amour du peuple juif, il a d’ailleurs demandé à Hachem de l’effacer de Son livre s’Il ne pardonnait pas la faute du Veau d’Or au peuple juif. Nous devons chercher à imiter notre maître Moché, travailler sur l’empathie en essayant de ressentir vraiment la souffrance et le besoin de l’autre pour l’aider au mieux d’un cœur entier et sans rien attendre en retour.
La construction du Beth Hamikdach
Deux frères vivaient à côté. Un frère était riche, mais n’avait pas d’enfant ; le deuxième avait une grande famille, mais vivait dans la pauvreté.
Les deux frères s’aimaient beaucoup et chacun souffrait du manque de l’autre.
Une nuit, le frère aisé financièrement se dit : “A quoi bon tous ces biens ? Mon frère en a tellement plus besoin que moi ! Il a une famille nombreuse à nourrir !” Et il décida de lui amener en cachette une partie de sa récolte.
De son côté, le père de famille avait le cœur brisé pour son frère qui était seul, sans enfant, se disant : “Qu’est-ce que je peux bien faire pour réconforter mon frère ? Il est seul, sans enfants, je suis si impuissant ! Puisque je ne peux pas changer la nature, Je vais lui amener en cachette une partie de ma récolte, ça le consolera peut-être un peu !”
Et ceci se reproduisait chaque soir. Tous deux voyaient bien que quelque chose de bizarre se passait, puisque le niveau de leur récolte ne diminuait pas en dépit de ces dons quotidiens, et un jour, ils décidèrent, sans se concerter, de guetter et prendre en flagrant délit le mystérieux donateur.
Que s’est-il passé ?
Les deux frères se rencontrèrent au milieu du chemin et se jetèrent en larmes dans les bras l’un de l’autre.
C’est cet endroit précisément que le Saint béni soit-Il choisit pour construire Sa maison, le Saint Beth Hamikdach !
Malheureusement, le deuxième fut détruit à cause de la haine gratuite et il nous appartient désormais de tout faire pour restaurer l’amour gratuit dans le peuple d’Israël afin de ramener la présence Divine à Sion, le 3e Beth Hamikdach pour la délivrance finale.
Le Beth Hamikdach est la maison de D.ieu.
Le Roi Chlomo Hamelekh, fils du roi David, décida de construire le Temple de Jérusalem incroyable, splendide et luxueux en l’honneur de D.ieu. La présence Divine y résidait.
Même les non-juifs venaient y offrir des sacrifices à D.ieu tant Sa gloire rayonnait à cette époque.
On y trouvait de nombreux miracles qui prouvaient Son existence et le peuple juif était donc beaucoup plus observant des lois qui leur incombent.
Chaque juif étudiait la Torah, respectait Chabat, toutes les mitsvot…
Ils avaient d’ailleurs la possibilité d’y expier leurs fautes.
Il n’y a jamais eu de plus grand honneur pour D.ieu que le Beth Hamikdach.
Pourtant, Il laissa, malgré tout, nos ennemis détruire ce Temple pour une raison bien précise.
La haine gratuite.
Nos sages nous enseignent que c’est la raison principale pour laquelle D.ieu décida de laisser les ennemis d’Israël les attaquer, les battre et les disperser aux quatre coins du monde.
Depuis ce jour, nous prions chaque jour pour sa reconstruction et œuvrons pour développer l’amour gratuit au sein du Am Israël.
Afin d’étudier plus précisément les lois concernant l’homme envers son prochain, Rav Liberato a mis en place une série de cours sur ce sujet ; contactez-nous pour les recevoir.
Ici le premier cours sur les lois juives quant à l’homme envers son prochain
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Livret du Tsadik Rav Chalom Arouch sur l’amour d’Israël
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