Le Rav Lévy de Vincennes, qu’Hachem lui donne une longue vie, expliquait concernant la parabole de Rabbi Akiva. N’ayant pas étudié la Torah jusqu’à l’âge de 40 ans, il ne parvenait pas à la mémoriser car son esprit était totalement bouché. Il n’arrivait même pas à retenir l’alphabet alors qu’il se trouvait à l’école avec des enfants ! Existe-t-il une honte plus grande que cela ? Quoi de plus normal d’être désespéré après une telle expérience ? Il s’est dit : « Si je n’arrive même pas à retenir l’alphabet à mon âge, à quoi bon continuer ? » Il décide alors d’aller se promener pour se changer les idées. Durant sa promenade, il aperçoit une grande pierre dans laquelle un trou énorme est creusé. Après l’avoir examiné, il constate que le trou a été fait par… des gouttes d’eau qui tombaient dessus progressivement depuis des années ! A partir de ce moment, il s’est dit : « Si l’eau a pu percer la pierre, la Torah pourra pénétrer dans mon cerveau ». Il s’est donc repris en main et pour finir, il est devenu Rabbi Akiva.
On apprend de cette histoire qu’il y a un message dans chaque chose de la vie, il suffit juste d’avoir les yeux ouverts. Le Rav Lévy demande : « Cette histoire est très belle, mais concrètement, que peut-on en retirer réellement ? » La vraie question est la suivante : lorsque la première goutte d’eau est tombée sur la pierre, a-t-elle eu un effet sur celle-ci ? Admettons que cela n’ait rien changé, qu’en est-il de la deuxième ? A priori, il n’y a aucune raison qu’elle ait eu plus d’effet que la première. Et la troisième ? Apparemment, aucun effet non plus ! Etc. Si c’est ainsi, il n’y aura jamais de trou dans la pierre ! Par conséquent, si le trou existe bel et bien, on est obligé d’en déduire que la première a eu aussi un impact sur la création du futur trou, aussi minime soit-il.
Donc par le fait de vouloir, on crée l’ustensile. La volonté de bien faire est comparable à l’impact de cette goutte d’eau sur la pierre : même si on ne le voit pas, cela agit. En additionnant cette volonté avec une autre volonté, encore une autre, puis la prière, un Téhilim par-ci par-là etc., tout cela fera qu’au bout d’un moment, on finira par recevoir le fruit de nos efforts. En général, et cela fait partie du jeu, on reçoit toujours lorsqu’on ne s’y attend pas. Donc ne cherchez aucune logique à cela, car il n’y en a pas.