La Paracha Vaét’hanane nous enseigne que dans chaque domaine, il y a un compte. Moché Rabbénou a récité 515 prières (nombre correspondant à la valeur numérique du mot Vaét’hanane) pour entrer en Israël, et s’il en avait récité une 516 ème , il aurait été exaucé. On apprend de là qu’il y a un compte précis pour chaque prière, c’est-à-dire qu’un certain temps est nécessaire avant qu’Hachem ne l’exauce.
Quelqu’un prie pour être moins touché par l’envie des femmes ? Cela nécessitera par exemple 20 ou 30 heures de prières, tout dépend des cas. Chacun possède un compte personnel dans chaque sujet en fonction de l’essence de son âme, de son potentiel et de ses capacités. Certains vont rapidement voir leurs demandes se réaliser tandis que d’autres attendront plus longtemps. Lorsqu’une personne prie deux minutes pour la Emouna, trois minutes pour la Parnassa, encore quelques minutes pour ceci et quelques minutes pour cela, à quoi cela ressemble- t-il ? A quelqu’un qui a un budget de 100€ par jour pour faire des courses et acheter tout le nécessaire pour sa maison. Arrivé au magasin, le frigo coûte 200€, la machine à laver coûte 500€, les meubles en coûtent 900 etc., et il décide de donner un euro par jour pour chaque chose dont il a besoin. Évidemment, il mettra plusieurs années avant de pouvoir équiper correctement sa maison, et il se découragera bien avant d’avoir tout acheté. A l’inverse, s’il investit tout son budget dans une chose bien précise, cela lui permettra de l’acquérir bien plus facilement…
Il en va de même pour la prière. Lorsqu’une personne concentre ses forces sur un seul sujet, elle a plus de chances d’obtenir ce qu’elle demande, d’acquérir le bon trait de caractère qu’elle désire, d’atteindre ses objectifs etc. Elle peut ainsi avoir des acquis et avancer dans sa vie, plutôt que de stagner sans savoir où elle en est ni pourquoi ses prières semblent n’avoir aucun impact. Lorsqu’on réalise que nos prières fonctionnent, on est motivé, on veut en faire plus et on acquiert encore davantage.
Il faut savoir que lorsqu’un homme commence à prier en parlant à D.ieu, ses paroles sont comparables à du Roua’h Hakodèch, des paroles saintes et élevées. En effet, vu qu’il souhaite maintenant prier, réparer ses erreurs et épancher son cœur, Hachem le guide en lui faisant prononcer les mots adaptés à sa situation, car il se trouve dans la bonne voie. Il commencera à être reconnaissant envers Hachem pour les épreuves qu’Il lui envoie, il fera son introspection, il examinera soigneusement ses actions, il apprendra de ses erreurs et saura désormais comment les éviter à l’avenir. Dès lors, il peut commencer à prier plus longuement pour qu’Hachem lui vienne en aide et guérisse ses blessures spirituelles.
Lorsqu’un homme agit ainsi et fait tout son possible pour corriger ses mauvaises actions, Hachem le guide car il est évident qu’Il ne souhaite que son bien le plus total. En revanche, s’il ne consacre que très peu de temps à son introspection sans penser aux conséquences de ses actions ni à la manière de s’améliorer, se suffisant de prier de façon superficielle et approximative lorsque l’occasion se présente, comment peut-il espérer être guidé par D.ieu ?
Lorsque les Bné Israël sont sortis d’Egypte, Amalek est venu les attaquer. Pour le combattre, Moché Rabbénou levait les mains. Il est écrit que plus il les levait, plus les Bné Israël gagnaient la guerre, et plus il les baissait, plus ils la perdaient. Qu’est-ce que cela signifie exactement ?
En fait, Moché était en train de prier. Le mot Amalek en hébreu a la même valeur numérique que le mot Safek, le doute. Donc en réalité, ce passage nous enseigne que tant que Moché avait la Emouna dans ses prières, tant qu’il prenait conscience de la force de sa Téfila en levant les mains vers le ciel, tant qu’il avait l’intime conviction qu’Hachem l’écoutait et était à ses côtés, alors la guerre contre Amalek se gagnait sans difficulté. Lorsqu’on n’a plus aucun doute qu’Hachem entend notre prière et qu’elle a un impact, alors on est en train de gagner la guerre, on est en train de tuer Amalek, d’éliminer tous les doutes qui nous envahissent et qui perturbent notre Emouna. Il existe un secret pour prolonger sa prière, mais en réalité, il fonctionne dans tous les domaines : il s’agit de la prière sur… la prière ! En d’autres termes, il faut demander à Hachem de nous ouvrir les portes de la prière, de nous faire découvrir son pouvoir, de nous donner la Emouna lorsqu’on la prononce, de nous montrer que notre Téfila fonctionne. On doit absolument vouloir accorder du crédit à nos prières et construire notre Emouna en fonction d’elles. Ensuite on se met à prier, et à ce moment-là, il est certain que D.ieu répondra favorablement à toutes nos demandes et nous amènera la délivrance. Qu’Hachem nous aide à y parvenir.
Rav I. Ohayon
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