Il n’est pas nécessaire d’être un génie pour prouver l’authenticité de la foi : il faut seulement avoir de la bonne volonté… Il faut vouloir accepter la vérité et annuler ce défaut qui pousse à désirer toujours être le vainqueur. On pourrait démontrer cela de deux façons différentes :
Le raisonnement par l’absurde
En mathématiques, parfois, on ne peut prouver qu’une certaine hypothèse est juste qu’en démontrant qu’une autre hypothèse est absolument fausse. Comment procède-t-on ? On commence par prouver ce qui est évidemment faux. Après l’élimination de toutes les hypothèses, il n’en reste plus qu’une, dont il est impossible d’établir qu’elle est fausse. Bien qu’on ne puisse affirmer que cette dernière soit vraie, comme les autres hypothèses sont évidemment fausses, nous avons prouvé qu’elle est juste grâce au raisonnement par l’absurde.
Pareillement, il est très facile de démontrer que dans ce monde, aucun projet, dans tous les domaines, n’a de sens. Que direz-vous ? Que le but de la vie est de devenir expert dans telle ou telle profession ? Que le sens de la vie est d’accumuler richesse et biens ? Et il en est de même pour tout ! Chacun peut comprendre sans difficulté qu’aucune des activités sur terre ne représente un but en soi.
Par contre, d’aucune manière, on ne peut démontrer que la foi est fausse ! Il s’ensuit que d’après le raisonnement par l’absurde, nous concluons que la foi est évidemment authentique.
Chacun doit faire son examen de conscience :
Vous voulez la vérité ! Procédez à une véritable introspection de vous-même et de votre vie ! Quelles sont vos occupations ? En quoi investissez-vous vos forces, vos capacités, vos espoirs et votre vie ? Ces choses sont-elles le but de la Création ? Ressentez-vous que vous vous acquittez de votre mission et êtes-vous conscient de votre but dans ce monde ?
Avec un minimum d’honnêteté, vous reconnaîtrez facilement que tout cela est factice. Rien dans ce monde qui soit authentique ! Mais personne ne peut démontrer que la foi est factice ! Et même si on tente de le prouver, on en est incapable ! De grâce, essayez…
Il suffit d’ouvrir la bouche
Nous avons donc conclu, grâce au raisonnement par l’absurde, que la foi est authentique. Toutefois, cela n’est pas suffisant ! Bien sûr, si l’homme pense que ce bas monde n’est que vanité et futilité, cela lui servira pour ne plus se tromper à l’avenir, et c’est déjà un grand pas de franchi. Mais il est probable qu’il restera dans l’obscurité et se demandera : si c’est ainsi, si le monde entier est faux, où se trouve alors la vérité ? Bien qu’il comprenne de manière intellectuelle que la foi est vraie, comme celle-ci doit être vécue au niveau du cœur, si elle ne s’y loge pas, toutes les preuves du monde lui seront inutiles.
Que fera-t-il alors ?
De là nous arrivons à la deuxième façon de prouver que la foi est authentique. Et la manière la plus facile de le faire consiste à s’adresser au Créateur et à Lui parler avec des mots simples. À Lui demander qu’Il nous montre qu’il nous entend !
Même si l’homme est complètement privé de toute foi en son cœur, et pense que personne ne l’entend, et qu’il a peur qu’on le traite de fou à parler tout seul, qu’il prononce de toute manière ces paroles – même sans la foi – avec seulement la volonté de chercher la vérité.
Il dira ainsi : « Créateur, je veux croire en Toi. Je veux Te connaître. Je sais que je ne peux pas Te voir, mais je peux Te demander d’agir de telle sorte que je sache que Tu m’entends. Je Te demande de faire ceci et cela, et de répondre à ma requête. Même si la première fois je pourrais penser que c’est une coïncidence, et la seconde fois un hasard, finalement je serai forcé de reconnaître la vérité : à savoir que Tu m’entends et que Tu réponds à ma requête ! »
L’homme demandera au Créateur de l’aider en toutes sortes de choses avec lesquelles il n’arrive pas à s’accommoder depuis déjà longtemps. Il verra clairement que grâce au mérite de sa prière, ces difficultés s’arrangeront. Il parlera ainsi au Créateur, jusqu’à ce que le Créateur l’aide à croire en Lui et à Le connaître.
C’est seulement s’il le veut que l’homme qui suit cette voie acquerra la foi ! En agissant avec l’intention adéquate – qu’il veut croire dans le Créateur et Le connaître – le Créateur écoutera chacune des paroles de l’homme, Il répondra à ses requêtes et lui permettra de croire en Lui !
La foi, c’est la prière
Si en réalité chacun a la foi, la majorité des hommes ne la vivent pas. En d’autres termes, la plupart ignorent comment passer de la foi – cette force puissante et unique que l’homme possède en potentiel – à son expression réelle.
L’essentiel de la foi ne se concrétise en effet que si elle permet de converser avec le Créateur pour Lui demander de satisfaire tous nos besoins. Tant que la foi ne conduit pas à cette relation, la foi n’est pas complète.
Quand nous parlons donc de « la foi », nous parlons en fait de la prière, à savoir ce pouvoir de l’homme d’entrer en contact direct – sans intermédiaire – avec le Créateur, pour Lui parler avec nos propres mots, dans notre propre langue, pour Lui faire partager activement notre quotidien.
Comme il est écrit dans les Textes saints à propos du prophète Moïse : « Ses bras étaient [littéralement] la foi », c’est-à-dire qu’il tendait les bras dans sa prière. Il est rapporté aussi dans les écrits de rabbi Nahman : « La prière transcende la nature, car la nature impose ses lois et la prière change les lois de la nature. La foi est nécessaire, car il faut croire au changement, à la nouveauté, à la possibilité de renouveler les choses selon le désir. »
Plusieurs obstacles empêchent l’homme de vivre sa foi :
– Soit il n’a pas une foi absolue en la réalité du Créateur de façon sensible et positive. C’est-à-dire qu’il ne reconnaît pas dans sa vie le Créateur comme une présence qui supervise chaque détail de son existence Selon lui, le Créateur se trouve quelque part dans les Cieux, et n’intervient pas dans le quotidien des hommes. C’est pourquoi il ne pense pas à se tourner vers Lui pour les sujets qui le préoccupent.
– Soit il lui manque la conviction que chacun a le pouvoir et le mérite de s’adresser simplement au Créateur, pour Lui demander à tout propos une aide, pour prendre conseil, pour Lui raconter ses peines et L’associer à toutes ses occupations.
– Soit il ne croit pas que le Créateur l’entend et écoute sa prière parmi toutes celles des créatures.
– Soit il ne croit pas qu’Il l’aime et veut l’aider comme Il le fait pour chaque créature – d’autant plus quand elle se tourne vers Lui et Lui parle.
– Soit il ne croit pas en Son infinie bonté et Sa compassion, et qu’Il peut aider en toute situation, même si le requérant est privé de tout mérite.
C’est la raison pour laquelle l’homme doit croire que le Créateur l’aime constamment, qu’il attend et désire sa prière, qu’il écoute chaque mot prononcé, qu’il veut l’aider et améliorer sa situation, et peut même le sauver de la pire des détresses.
Car la finalité de toute la Création est la volonté du Créateur de faire du bien à l’homme et d’être compatissant, même en l’absence de tout mérite. Le Créateur éprouve le plus grand des plaisirs et Son honneur grandit lorsque l’homme a tout le bien et qu’il réussit sa vie. Et pour cela, il suffit que l’homme s’adresse à Lui.
L’homme qui a la foi s’adresse donc au Dieu à tout moment, à chaque instant, et il lui raconte tout ce qui lui arrive sans omettre toutes ses difficultés. Il Le remercie, Lui demande de satisfaire chacun de ses besoins, fait appel à Ses conseils – et ainsi de suite.
Le pouvoir de la prière
Chacun doit bien le comprendre ! Si l’homme avait une foi authentique, il pourrait voir combien chacune de ses requêtes est satisfaite par ses conversations avec le Créateur et ses simples mots, au-delà de toute limite naturelle.
Par l’intermédiaire de la prière, on peut agir sur tout et transformer la nature. De même que le Créateur est tout puissant, ainsi chacun qui s’adresse à Lui devient tout puissant.
Sachez que le Créateur écoute, voit et veille sur chacun, même la plus petite et la pire créature qui soit. Il veut son bien et Il est toujours prêt à l’aider. Aussitôt qu’elle s’adresse à Lui avec Emouna, dans le but de Le connaître, avec ses mots et en toute simplicité, le Créateur peut satisfaire toutes ses demandes, combler toutes ses carences. Car la prière exprimée avec une foi simple agit et influe – si on ose s’exprimer ainsi – sur le Créateur pour qu’il réponde aux requêtes.
L’écrivain et Rabbi Nathan Stemhartz, disciple et continuateur de l’œuvre du grand rabbin Nahman de Breslav, en témoigne : « Chaque manque peut s’expliquer : soit on n’a pas du tout prié pour cela, soit on a prié insuffisamment. » C’est-à-dire qu’un nombre suffisant de prières peut combler n’importe quelle carence. La raison est la suivante : comme le but de l’homme est d’identifier et de connaître D.ieu, chacune de ses prières atteint son but, selon une loi naturelle de la spiritualité. Mais certaines requêtes nécessitent un nombre défini de prières, et d’autres un nombre différent. Dans chaque domaine, on peut constater des résultats après une profusion de prières.
Lorsque l’homme croit en ce principe, il rallonge sa prière comme il le convient, en fonction de sa demande, et sa prière sera exaucée, selon cette parole du Talmud :
« Si on prolonge sa prière, elle ne restera pas sans effet. »
Quel est votre souhait ?
Tout ce qui précède concerne l’homme qui souhaite poursuivre son but qui est d’identifier et de connaître Hachem : il est alors évident que chacune de ses prières sera acceptée.
Néanmoins, celui qui prie pour des raisons contraires à la volonté du Créateur, non seulement le Créateur n’accepte pas sa prière, mais de plus Il s’irrite contre lui. Voici un exemple donné à titre de comparaison :
Un enfant demande à son père : « Donne-moi 20 000 euros.
– Pourquoi as-tu besoin de tant d’argent ? Interroge le père.
– Pour acheter un tracteur et détruire la maison – ou pour amener des tonnes d’ordures et la souiller. »
On comprend que non seulement le père passera outre à sa demande, mais de plus il s’irritera de sa grande insolence.
Il en est ainsi pour celui qui demande au Créateur de l’aider à assouvir ses appétits, pour commettre encore d’autres fautes et de nouvelles transgressions, qu’il détruise le monde et le salisse : il est certain que ces prières ne seront pas du goût du Créateur du monde, et on ne doit pas s’étonner qu’elles soient rejetées.
Mais la prière de celui dont la seule intention est d’identifier et de connaître le Créateur, construit et embellit le monde, et il est certain que l’Éternel y prend plaisir et qu’il la reçoit « à bras ouverts ».
Et si la requête n’est pas exaucée immédiatement, c’est seulement parce que le Créateur désire et se languit de prières similaires, et que chaque supplique nécessite un nombre précis de prières avant d’être satisfaite.
La vigueur du coursier ne L’intéresse pas
Bien peu d’hommes connaissent le mode de fonctionnement de la foi et ses conséquences. De ce fait, ils ignorent quel pouvoir ils ont entre les mains, et n’utilisent pas leur foi pour se rapprocher du Créateur et améliorer leur vie.
Comme nous l’avons dit, certains se limitent à croire que le Créateur du monde existe, ou que des forces supérieures ont une influence décisive sur leur vie. Mais ils ne lient pas leur vie quotidienne – avec tous ses détails – à la foi et à la Providence.
Concrètement, on ne doit séparer de la foi aucun détail de notre vécu quotidien, et ne pas en arriver à penser qu’il n’est pas voulu par le Créateur. Car le moindre incident de la vie – comme un enfant qui n’écoute pas son père ou une femme qui crie après son mari, etc. – Jusqu’aux problèmes les plus graves, tels ceux de santé ou de recherche de la subsistance, tout doit être rattaché à la conviction que telle est Sa volonté. Pour tout ce qui lui manque, pour toute difficulté, l’homme doit s’en ouvrir au Créateur et Lui demander ce qu’il veut de lui à travers cette épreuve.
Vous croyez que tout provient du Créateur ! Pourquoi ne parlez-vous pas alors avec Lui de chaque chose ? Si vous ne L’entretenez pas de certains sujets et problèmes qui vous préoccupent, c’est le signe que vous ne croyez pas que seul le Créateur peut vous aider, et votre foi gagnerait à être renforcée.
Telle est la volonté du Créateur : l’homme doit Le connaître constamment, et s’adresser à Lui pour chaque problème rencontré dans sa vie quotidienne. Il doit Lui demander de l’aide pour mieux comprendre Sa volonté à son égard.
Le Créateur n’est pas du tout intéressé par les stratégies et autre profusion d’efforts pour sortir d’une situation difficile, comme le roi David 1’écrit dans ses psaumes : « Il ne veut point la vigueur du coursier ni l’agilité de l’homme. » C’est-à-dire que le Créateur ne désire pas que « vos coursiers » – qui sont toutes sortes de prouesses naturelles et technologiques mises à votre disposition – multiplient les exploits.
Le Créateur ne veut pas non plus « l’agilité de l’homme », à savoir votre force et votre habileté face aux problèmes de la vie.
Le Créateur attend plutôt vos prières, votre foi, votre crainte de Lui, votre recherche de Sa bonté. Le roi David poursuit :
« Le Créateur désire ceux qui Le craignent, ceux qui ont foi en Sa bonté. »
Lorsque l’homme converse avec le Créateur sur tout ce qui lui arrive, il s’habitue à croire en Lui et à Le voir à chaque instant. Et automatiquement, il commence à Le remercier et à prier pour chaque détail de sa vie, sans qu’Il doive l’éprouver par des difficultés et des souffrances.
Le pouvoir de la foi
Grâce à la foi, non seulement ce monde devient très compréhensible, mais elle offre à l’homme le plus grand des pouvoirs mis à sa disposition. Et ainsi, il peut surmonter facilement – et avec succès – toutes les épreuves et difficultés qui l’attendent : trouver sa subsistance, résoudre ses problèmes conjugaux, éduquer ses enfants, dépasser les hauts et les bas dans la spiritualité, etc. Toutes les crises et fluctuations que l’homme doit subir au cours de sa vie – tout peut se produire sans heurts, grâce au pouvoir de la foi.
En effet, il suffit d’un peu de réflexion pour comprendre que la foi est la seule force permanente dans ce monde, sans cesse disponible pour accompagner l’homme dans chaque situation, à tout instant, avant et après sa mort physique.
Sans cette force, l’homme pourrait désespérer où rester impuissant devant certaines épreuves, enclines à le briser moralement, pouvant même le conduire à un anéantissement complet.
Le désespoir et les crises morales n’ont pour origine que le manque de foi. L’homme pense – à tort – que sa situation est bloquée et qu’aucune solution n’apparaît à l’horizon. Il perd donc tout espoir. Néanmoins, celui qui a la foi sait qu’il n’existe aucune situation dramatique dont le Créateur ne puisse le sauver.
Le Talmud rapporte l’histoire du roi Ezéchias – l’un des descendants du roi David – qui répondit au prophète Isaïe, venu lui annoncer qu’un décret de mort pesait sur lui :
« Fils d’Amots, achève ta prophétie et sors. Voici ce que j’ai appris de mon aïeul, le roi David : Quand bien même la pointe d’une épée toucherait la gorge d’un homme, celui-ci ne doit pas désespérer de l’assistance divine. » Il ne doit pas désespérer de la clémence divine – de la prière, appelée clémence. Et même si selon l’ordre naturel des choses tout espoir est vain, on peut s’attendre à tout avec la prière, au-delà de toute logique.
Lorsque l’homme se renforce dans une foi complète à travers les épreuves et les situations difficiles, en sachant qu’elles lui sont adressées par la Providence – et qu’elles ne sont ni un hasard ni un accident naturel – il se tourne vers le Créateur et traverse victorieusement toutes les difficultés. Il est alors non seulement épargné de toute souffrance de ce monde, mais les douleurs l’élèvent et enrichissent son esprit. Il en récoltera un mérite essentiel : connaître le Créateur, c’est-à-dire la finalité de sa venue dans ce monde. Le but de toutes les souffrances et des peines est aussi de rapprocher l’homme du Créateur, et non de l’en éloigner.
Rabbi Nahman écrit : « La vie de celui qui a la foi vaut la peine d’être vécue. Ses jours se déroulent constamment dans le bien. C’est évident lorsque tout est au mieux pour lui. Et même lorsqu’il connaît des hauts et des bas, qu’il est contrarié, qu’il a des problèmes et qu’il éprouve des difficultés, c’est aussi bien, car il est confiant que le Créateur de l’abandonnera pas, qu’Il lui manifestera Sa clémence, et améliorera son sort.
« Car le Créateur est à l’origine de tout – béni soit-Il – et donc tout est dirigé vers le bien.
« Et cela, à la différence de celui qui est privé de la foi, car sa vie n’est pas une vie. Il perd toute vitalité dès qu’il traverse une mauvaise passe, car il est privé de toute consolation. Et puisqu’il n’a foi en rien, et qu’il se conduit sans référence au Créateur et à la Providence, il ne connaît ni le bien ni la vie. Alors que rien n’est plus beau et positif qu’une vie dans la foi. »
L’équipe joie2vivre.org
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