Quels sont les fondements de la foi et comment les acquérir ?
L’énigme de la vie
Ce monde foisonne de questions : quel est le but de la vie dans ce monde rempli de souffrances ? Où va le monde ? Quel est l’avenir de l’humanité ? Existe-t-il une juste conception, un authentique mode de vie ? Quelle est la voie vers le bonheur ? Comment faut-il vraiment vivre ? Est-il possible de trouver un gagne-pain honnête ? La fin sera-t-elle bonne ou non ? Et tant d’autres questions encore…
Pourquoi les différences sont-elles tellement grandes entre les gens et leurs modes de vie ? Pourquoi l’un jouit-il d’une vie simple alors qu’un autre ne connaît que des difficultés ? Pourquoi l’un naît-il sain de corps et d’esprit, et l’autre avec un handicap ? Pourquoi l’un trouve-t-il sa subsistance facilement, et l’autre péniblement ? Pourquoi l’un jouit-il du bien toute sa vie, mais meurt jeune d’une grave maladie, alors que l’autre, impie et vicieux, passe ses jours dans la richesse et les honneurs ? Et pourquoi tant d’autres différences de ce type – pourquoi ?
Pourquoi moi ?
Des questions se posent encore davantage à ceux qui souffrent eux-mêmes de carences :
Celui qui ne trouve pas aisément à se nourrir demande : pourquoi untel vit-il dans l’aisance et dans le luxe, alors que je vis constamment dans la gêne et le manque, et que je tremble à cause de la peur du lendemain ?
Celui qui a un enfant handicapé demande : pourquoi tous ont-ils des enfants sains et forts, alors que je dois m’occuper d’un jeune malade, qui nécessite des soins quotidiens et épuisants ?
Celui qui a un handicap regarde autour de lui les gens qui vont et viennent librement, et il se demande : pourquoi sont-ils parfaits physiquement, alors que je souffre d’une invalidité qui me limite et m’affaiblit ?
Celui qui a grandi dans des conditions malheureuses regarde ceux qui ont été élevés dans de bonnes familles, et se demande : pourquoi sont-ils issus de familles heureuses et aisées ? Pourquoi ont-ils reçu chaleur et amour ? Pourquoi ont-ils été choyés ? Pourquoi n’ont-ils été privés de rien, et leurs désirs sont toujours satisfaits, alors que je suis né dans une famille à problèmes, et que je n’ai connu que privations, souffrances et humiliations ?
Celui qui est toujours célibataire alors qu’il approche de la quarantaine se demande : pourquoi, en dépit de toutes mes qualités, je ne parviens pas à me marier, alors qu’untel, qui est rempli de défauts que personne n’ignore, s’est marié jeune et sans aucun contretemps avec une jeune fille parfaite et de bonne famille ?
Pour résumer, les hommes se posent de multiples questions, et chacun peut en ajouter à cette liste…
Que se passe-t-il aujourd’hui ?
On pose aussi des questions sur la façon de mener sa vie, au jour le jour : pourquoi ai-je vécu hier un jour merveilleux, tout s’est déroulé exactement comme je l’avais prévu, alors qu’aujourd’hui, sans aucune raison apparente, rien ne marche pour moi, tout va sens dessus dessous, et je ne ressens que douleurs et souffrances ?
Pourquoi la semaine dernière, mon gagne-pain était-il si facile alors qu’il semble soudain que la corne d’abondance se soit tarie, et que je sois obligé de faire des efforts surhumains pour ramener la pitance à la maison ?
Pourquoi les enfants m’ont-ils procuré hier beaucoup de satisfaction : ils étaient de vrais petits anges, disciplinés et charmants, et brusquement, ce fut comme si le diable les avait piqués ! Ils semblent tout faire exprès pour m’enrager et abuser de la patience de mon épouse ?
Des questions infinies…
La réponse à toutes les questions
Il n’existe qu’une seule et unique réponse à toutes les questions, c’est la foi. Car la foi offre des solutions simples et compréhensibles à toutes les situations : le monde possède un Créateur et un dirigeant, qui surveille et supervise chacun personnellement.
Pour chaque individu, le Créateur détermine les conditions précises de sa vie : dans quelle famille il sera élevé, quel sera son conjoint, quelle sera son allure, quelles seront ses dispositions et ses caractéristiques, combien d’enfants il engendrera, combien d’argent il aura, quels seront ses amis et ses connaissances, et d’autres circonstances aussi nombreuses que le sable de la mer.
Le Créateur ne fixe pas seulement les conditions de vie en général, mais aussi leurs plus petits détails : chaque instant de la vie quotidienne, tout est dirigé depuis les Cieux selon la Providence particulière. C’est le Créateur qui détermine pour l’homme quand il réussira, quand il échouera, quand on lui fera des sourires, quand on l’humiliera, quand on le rabaissera, qui il rencontrera, sur qui il tombera – et d’autres détails sans fin.
Sachez que la Providence du Créateur est toujours et seulement dirigée vers le bien éternel de chacun, afin de le conduire vers sa destination ultime, vers la finalité pour laquelle il fut créé.
Le Créateur voit qu’untel ne peut arriver au lieu qui lui a été assigné sans passer par une réalité particulière, sans des carences spécifiques, alors qu’un autre atteint son but à travers une réalité différente, faite d’aisance et de réjouissances.
C’est pourquoi chaque détail de la vie de l’homme – sans exception – a sa raison d’être, car tous sont issus de la Providence particulière et précise, sans erreurs et sans hasard, selon la connaissance que le Créateur a des besoins de cet homme, afin qu’il atteigne son but.
La volonté du Créateur
Quelle est la volonté du Créateur à votre égard, c’est-à-dire : quel est en fait votre but ?
Le Créateur ne vous a créés que pour que vous Le reconnaissiez et que vous appreniez à Le connaître ! Comme il est écrit dans le livre du Zohar, livre essentiel de la cabale et de la mystique : « Pour que vous Le connaissiez. » Le Créateur du monde a rassemblé un certain nombre de conditions qui sont indispensables au projet qui vous est réservé.
Lui qui connaît chacun parfaitement, a vu que vous ne le pouvez Le connaître sans ces conditions qu’Il vous a préparées. Et il n’existe aucune erreur et aucun hasard dans chaque détail de votre vie.
Ce savoir s’appelle : « la foi parfaite » et « être satisfait de son lot ». Tout homme doit se dire : « Je ne comprends rien, je ne sais rien, je suis seulement heureux de mon lot ! » C’est aussi la première phase du juste choix.
Une fois parvenu à cette connaissance, l’homme fait dorénavant attention à tout ce qui lui arrive, à tous les incidents, tous les événements de sa vie. Il se demandera alors comment tout cela peut le conduire à connaître le Créateur.
Il doit être convaincu que chaque détail de sa vie – pour le bien comme pour le mieux, potentiel ou effectif – fut choisi par le Créateur pour l’amener vers un but : Le connaître.
Très souvent, lorsque l’homme n’arrive pas à saisir les allusions du Créateur, ce dernier le place dans des situations encore plus difficiles. Et s’il ne comprend toujours pas, il est placé dans un contexte qui n’offre plus aucune solution selon la logique des choses, jusqu’à ce qu’il soit contraint, contre son gré, de s’appuyer sur la foi.
Au seuil de la foi
Il est écrit dans le livre du Zohar que les premiers pas dans la foi se font quand on prend conscience que ce monde-ci n’est pas le seul. Selon les paroles de rabbi Nahman de Breslev : « L’essentiel est de se rappeler constamment du monde futur et ne pas penser qu’un seul monde existe. » Les lignes suivantes nous aideront à comprendre pourquoi ce rappel est indispensable à toute personne soi-disant éclairée.
Aucun être humain sain d’esprit ne saurait agir inutilement et sans aucun but. Par exemple : si on demande à quelqu’un d’élever la main et de l’abaisser pendant toute une heure – sans aucune raison – il refusera même si on lui propose une compensation monétaire respectable, car il sait que cette action n’a aucun sens. S’il en est ainsi pour l’homme, à plus forte raison en est-il pour le Créateur Lui-même, qui ne fait rien sans but ni profit.
Il est inconcevable que le Créateur ait créé le monde entier – formé d’innombrables composants imbriqués les uns aux autres avec une précision merveilleuse – doté d’une beauté et d’un charme féeriques, sans aucune raison et sans aucun but !
Il est inconcevable que le Créateur ait pu former l’homme, créature merveilleuse avec un puissant cerveau et des forces spirituelles profondes – sans lui donner un but dans la vie.
Chacun doit se demander : « Est-il possible que le but pour lequel j’ai été créé se trouve dans ce monde-ci, où tout est périssable et destructible ? »
Quel sens y aurait-il à ce que le Créateur ait conçu l’homme – être sensible, créatif et spirituel – pour qu’il meure après 70 ou 80 ans, d’autant que nombre de ces années ne sont que peine et souffrance ?
La profondeur de l’homme et ses connaissances sont-elles vouées à disparaître avec la fin de sa vie ? C’est inconcevable ! Il faut donc qu’il y ait une suite à la vie de l’âme après la mort du corps. Le travail qu’elle aura accompli ici-bas mérite une récompense éternelle dans le monde futur, comme il est écrit dans le Talmud : « Aujourd’hui on agit, demain on perçoit son salaire. »
Pour l’homme qui réalise la volonté du Créateur, il existe aussi une gratification dans ce monde. Et pareillement, des souffrances ont été prévues pour celui qui transgresse Sa volonté. Mais ces dernières ne viennent que pour le redresser, afin qu’il sache discerner la voie droite de celle qui ne l’est pas. Ces souffrances ont pour but de l’éveiller afin qu’il examine ses actions et cesse de se tromper. Elles ne sont ni punition ni vengeance. Si ce monde était le seul, ces souffrances n’auraient aucun sens !
On ne comprend rien
Dans les Écritures, on rapporte le cas d’un homme qui en tue involontairement un autre. Et cela est décrit ainsi : « Il n’y a pas eu de guet-apens et le Créateur seul a conduit sa main. »
Le grand commentateur Salomon Yits’haki (traditionnellement appelé Rachi) explique que les mots « Il n’y a pas eu de guet-apens » signifient que le meurtre ne fut pas prémédité : en d’autres termes, ce fut un « accident »…
Mais à travers l’expression « le Créateur seul a conduit sa main », les Écritures révèlent qu’il ne s’agit pas d’une erreur. Et le commentateur d’expliquer que c’est le Créateur Lui-même qui a provoqué cet « accident ». Comment comprendre ?
Pour cela, Salomon Yits’haki nous renvoie au Talmud qui compare ce cas à celui de deux hommes qui ont tous les deux tué : l’un involontairement, et l’autre avec préméditation – et cela en l’absence de tout témoin. Il en résulte que celui qui a prémédité son meurtre ne sera pas puni – bien qu’il soit passible de mort. Quant à celui qui a tué involontairement, alors que la loi l’oblige à s’exiler et à se rendre dans une ville de refuge, il continuera à vivre « normalement ».
Mais rien n’a échappé au Créateur qui voit tout. Et voici comment Il va s’y prendre pour faire justice.
Il va attirer ces deux hommes dans une auberge. Celui qui a tué avec préméditation va passer sous une échelle au moment même où celui qui a tué involontairement en gravit les échelons.
Ce dernier va tomber sur le premier, le tuant sur le coup. Des témoins attesteront qu’il s’agit d’un accident. Ainsi, celui qui avait déjà causé involontairement une mort sera forcé de se rendre dans une ville de refuge, alors que celui qui avait tué avec préméditation aura reçu le châtiment qu’il méritait.
On apprend d’ici comment la Providence particulière se manifeste derrière tous les accidents et autres drames. Car aux yeux du commun des mortels, celui qui passait sous l’échelle n’était qu’un pauvre homme, tué sans raison. Quant à celui qui est tombé de l’échelle, il est évident qu’il ne l’a pas fait exprès. Mais en vérité, tout est juste et bien calculé, au détail près.
Sur le même sujet, les Sages rapportent que le prophète Moïse demanda au Créateur : « Daigne me révéler Tes voies. » Moïse voulait apprendre comment la Providence divine agit à l’égard des créatures. Le Créateur lui répondit : « Monte vers Moi, sur la montagne. »
En gravissant la montagne, Moïse vit une chose surprenante : un homme assoiffé, qui s’était penché pour boire l’eau d’une source, fit tomber sans s’en apercevoir une bourse remplie d’argent. Après quoi, il poursuivit sa route. Quelques instants plus tard, un autre homme, venu lui aussi se désaltérer, trouva la bourse du premier. Il s’en empara et s’en fut. Vint un troisième homme pour boire de la source. Alors qu’il buvait, le premier revint, en quête de sa bourse. Mais comme elle avait disparu, il lui dit : « Rends-moi la bourse que tu as trouvée ! » L’homme interpellé lui répondit : « Mais je n’ai rien trouvé ! » Et le premier homme le tua.
Lorsque Moïse vit le déroulement de ces événements, il s’étonna et dit au Créateur : « Maître du monde, daigne me révéler Tes voies. J’ai tout vu et je pose la question : pourquoi le deuxième, qui a trouvé la bourse, en est-il sorti indemne, alors que le troisième, complètement innocent, a été tué ? »
Le Créateur lui répondit : « Tout ce que tu as vu est vrai ! Le premier détenteur de la bourse l’avait volé au deuxième, qui finalement retrouva son bien. Quant au troisième qui a été tué, il avait assassiné le père du premier, qui ignorait tout de ce meurtre. Je l’ai attiré auprès du premier, qui le tua, afin qu’il rachète le sang de son père, comme il est écrit dans les Écritures : « Le Créateur seul a conduit sa main. »
Le Créateur se comporte ainsi afin que ceux qui sont passibles de mort soient tués par les proches parents de ceux qu’ils assassinèrent, devenus alors « vengeurs de sang ».
Ces exemples nous enseignent qu’il existe une Providence particulière et précise, omniprésente dans le monde.
Au cours de sa vie, l’homme assiste à des événements qui, à première vue, lui semblent complètement injustes. Mais cela provient du fait qu’il ignore tout des tenants et des aboutissants.
Cela ressemble à quelqu’un qui arrive en retard à un spectacle. Lorsqu’il s’assied, la pièce de théâtre est sur le point de s’achever. Sur la scène, il voit un homme frapper sans pitié une femme. Aussitôt s’échappent de ses lèvres des cris vengeurs : « Impie, vicieux ! Pourquoi frappes-tu une malheureuse femme ? »
Son voisin lui murmure : « Tais-toi ! Si tu avais vu le spectacle depuis le début, tu comprendrais que ces coups ne sont presque rien par rapport à ce que cette mégère lui a fait subir… »
Ainsi, la vision de l’homme est limitée : il ne voit qu’une infime partie de toute l’image. Il ignore le passé de chaque âme, ce qu’elle a vécu dans des vies antérieures, et quelles sont les dettes qu’elle règle dans cette réincarnation. Nous ignorons ce qui se cache derrière les conditions de vie de chacun, pourquoi untel est frappé de tel handicap, et un autre bénéficie d’une situation x ou y.
Si l’homme pouvait tout voir, il saurait que tout arrive selon un calcul précis, juste et compatissant, et il ne poserait plus aucune question.
Rav Chalom Arouch
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