« Michénikhnass Adar marbim bésim’ha – quand le mois d’Adar arrive, on multiplie la joie ! » Cet adage de nos Sages souligne que, si la joie doit nous accompagner tout au long de l’année, en arrivant dans cette période, on passe à la vitesse supérieure, avec au mois d’Adar II, Pourim, où on accède à la septième vitesse de la joie !
Journée « portes ouvertes »
Pourim est par excellence le moment de prier, une opportunité exceptionnelle pour tous de se voir exaucés, d’où l’importance de bien se préparer pour ne pas rater le coche.
Si tu ne présentes tes demandes qu’après Pourim, Hachem pourrait te dire : « Ce n’est pas tous les jours Pourim. À Pourim, tu aurais pu obtenir des délivrances, ce n’est que maintenant que tu viens ?! »
Un rendez-vous pour tous
Tout le monde, homme, femme, enfant, jeunes et moins jeunes, à Pourim vous pouvez obtenir des délivrances énormes.
Comme le fit remarquer Esther dans la Méguila : « avo el hamélekh chélo kédat », « je me présenterai devant le roi en dépit de la loi (dat) ». Même quelqu’un de pas religieux (la religion se dit dat en hébreu), peut alors se présenter chez le Roi !
À Kippour, autre rendez-vous incontournable du calendrier, appelé aussi Yom Hakipourim (littéralement « le jour comme Pourim », ce qui souligne le parallèle entre ces deux moments-clés), pour que ça marche, il faut faire téchouva (se repentir). Mais à Pourim, quel que soit son niveau ou sa téchouva, chacun voit ses demandes acceptées. D’où l’importance d’optimiser cette journée.
Comment prier ?
Quand on parle de prières, chacun peut parler à Hachem dans la langue maternelle, dans ses mots, sans livre. Tout le monde a audience auprès du Roi. À Pourim, chacun a le pouvoir d’annuler les décrets négatifs et d’en prononcer des positifs, pour soi comme pour les autres, que ce soit concernant un malade, un célibataire peinant à trouver l’âme sœur, un couple stérile. Il est important de le savoir et d’agir en conséquence. Quoi ?! s’étonnent parfois mes interlocuteurs. C’est aussi simple que ça de parler à Hachem ? Oui, avec tes mots, ton ressenti, tu peux parler à Hachem en toute liberté.
Une prière complète
Avant tout, la prière doit être complète. En illustrant l’inverse, on comprendra de quoi il s’agit.
Le Zohar rapporte l’exemple d’un homme épuisé, en pleine traversée du désert, qui se contenta d’implorer : « Maître du monde, envoie-moi un âne. » Sur ces mots, un groupe de personnes vint à passer. Leur ânesse ayant accouché, ils lui offrirent l’ânon, bien encombrant, car encore incapable de marcher et de porter une charge. Comme le souligne le Zohar, il fallait prier : « Donne-moi un âne à chevaucher ».
Le but de cette anecdote est de nous montrer l’importance d’une prière précise et détaillée, le contraire pouvant avoir des conséquences fâcheuses, pires encore que dans l’exemple du Zohar.
Combien de fois a-t-on vu quelqu’un ayant besoin d’argent, prier et être exaucé pour ne connaître que des soucis avec sa nouvelle fortune ? D’autres ont prié pour avoir un enfant… avec lequel ils se sont disputés toute leur vie. Nombreux sont également ceux qui ont divorcé parce qu’ils n’avaient pas fait de prière complète, se contentant d’une demande générale : « Maître du monde, aide-moi à trouver ma moitié ! »
Combien de détails faut-il préciser, avant même de rencontrer la bonne personne : que l’on souhaite rencontrer une jeune fille en bonne santé physique, mentale, spirituelle, avec de bons traits de caractère, de bonnes mœurs, que ni elle ni moi ne soyons stérile, que nous nous aimions l’un l’autre jusqu’à 120 ans, que nous nous respections, soyons de bons amis, de vrais associés…
On ne prie pas juste pour « se marier ». En effet, qui voudrait d’un mari déprimé, coléreux, radin, etc. ? Le jeune homme comme la jeune fille doit prier pour des choses entières, tous les éléments essentiels pour pouvoir construire un foyer digne de ce nom.
De même dans tous les domaines, on doit détailler sa demande avec la plus grande précision. Ainsi, ‘Hanna pria pour avoir un fils avec force détails, mentionnant le physique de cet enfant à naître, sa spiritualité… et elle donna naissance à Chmouel Hanavi, un Tsadik hors norme, l’un de nos plus grands prophètes.
L’opportunité de tout obtenir
Le roi, dans la Méguila, demande à Esther, lors du michté : « ma chéélatekh ou ma bakachatekh – quelle est ta demande et quelle est ta requête ? » Cette formulation semble redondante.
Cela vient souligner qu’à Pourim, tu peux demander au-delà de tes besoins, et dans tous les domaines : en cas de problèmes de santé, de dettes, lors de la recherche d’une maison, face à la stérilité…
Sans oublier de préciser, par exemple une parnassa « dans la largesse, la facilité », et autant de détails pertinents, quel que soit le domaine de notre demande.
Comment devenir un réceptacle ?
Hachem veut nous donner, à plus forte raison à Pourim : Quelle est ta demande ? Tes besoins ? Tu dois avoir la foi que non seulement Hachem veut te donner, mais Il te désire énormément, te supplie. Pourtant, si tu apportes un ustensile brisé, incomplet, ce n’est pas possible.
Alors, comment devenir un réceptacle ?
En priant une demi-heure sur chaque chose, on devient le réceptacle pour recevoir.
Par exemple, si tu pries pour que ton fils fasse téchouva, répète ta demande à plusieurs reprises, avec plus de cœur à chaque fois. Le fait de répéter sans cesse ta demande pendant une demi-heure te transforme en réceptacle.
Rien ne te limite et tu peux prier sur tout, mais il faut consacrer une demi-heure à chaque chose pour laquelle tu veux vraiment une délivrance.
Prier pour la diffusion de la foi
N’oublions pas les autres Juifs, nous faisons tous partie d’un même peuple et si tu t’es déjà rapproché, eux aussi en ont besoin. C’est pourquoi chacun doit consacrer une demi-heure pour le peuple juif, pour que la lumière arrive jusqu’à eux. Prions pour la diffusion de la émouna dans le monde !
Pour en revenir une fois de plus à l’exemple de Hanna, mère du prophète Chmouel (Samuel), elle pria pour que la Royauté divine se dévoile et pas seulement pour la délivrance à titre personnel !
Une fois, j’étais en pleine émission de radio quand mon chauffeur est venu me signaler une alerte, me demandant d’entrer avec lui dans le bunker. Je lui ai dit : « Je suis dans le meilleur bunker », et me suis mis à prier : « Hachem, étends sur nous ta tente de paix », il y a une tente qui s’appelle Chalom, qu’elle s’étende sur nous ! En fait, il était clair pour moi que le remède contre les explosions (ptsatsa, en hébreu) est son paronyme – la diffusion (hafatsa) de la Torah à laquelle je me consacrai au même instant.
Une prière avant de boire ?
Je suis souvent interrogé sur la prière que j’ai écrite, à faire avant de boire un verre de vin à Pourim : « Une aussi grande prière – avant de boire un verre de vin ?! »
Oui, car le moment de boire, lors du Michté, correspond à celui où le roi offrit à Esther d’exaucer ses désirs. C’est le moment pour obtenir les plus grandes choses : la réparation du cerveau, de la connaissance, de la foi, la joie, le tikoun habrit, la réparation des mauvaises mœurs. C’est une prière complète, appropriée à ce grand moment, alors pourquoi être paresseux ?
Beaucoup de personnes ont témoigné combien cette prière les avait aidées à titre personnel. Une femme confia que pour elle, Pourim était l’enfer : son mari se transformait en un ivrogne sans freins… jusqu’au jour où il se mit à réciter cette prière et depuis, l’alcool, même en quantité, n’a plus aucun effet néfaste sur son comportement !
Le septième jour, le roi a demandé que l’on amène la reine Vachti, alors qu’il avait bien bu (chatouï, mêmes lettres que Vachti). Perdant la raison, il demanda que sa femme vienne et fasse n’importe quoi… C’est qu’il ne connaissait pas cette prière pour le protéger de tous les abus 🙂
L’importance du vin
Il ne faut pas boire de liqueur, de bière ou d’arak, car le miracle a eu lieu avec du vin, du yayin, dont la valeur numérique est celle de sod (le secret). La Halakha doit guider nos choix, et non nos papilles gustatives 🙂
Aussi importante soit-elle, la dégustation du vin est réservée au moment du festin, qui représente le point d’orgue de ce jour.
Les moments clés de Pourim
La nuit précédant le michté, attention à ne pas boire une goutte, c’est une nuit de prières, le moment idéal pour faire une longue hitbodédout. Ne perdons pas les grands cadeaux de Pourim, l’opportunité d’avoir des délivrances ! C’est le moment de prolonger ses prières dans la mesure de nos forces. Encore une demi-heure, encore une demi-heure… On veut la délivrance, la sortie d’exil, on prie pour l’humanité, que tout le monde soit délivré.
Le Baal Chem Tov a dit qu’à Pourim, il faut prier au nets, après quoi en enchaîne sur les mitsvot du jour : michloa’h manot, matanot laévionim, les dons aux pauvres pour lesquels on aura préparé de la monnaie, puis on étudie un peu de guémara, halakha, ‘hassidout, jusqu’à l’après-midi. On fait min’ha le plus tôt possible, après quoi on enchaîne sur le festin, qui est le point culminant du jour.
Quand commence-t-on à boire ?
Lors du festin suivant Min’ha, qui est le moment le plus élevé. On mange, on boit, on danse, mais cela ne nuit pas à l’homme. D’ailleurs, même quand on danse ou qu’on boit, il faut prier pour des délivrances. On doit prolonger ces instants, mais sans dévier d’un millimètre de la Halakha, de la Crainte du Ciel, puis réciter le Birkat Hamazone et Arvit avec ferveur. C’est le moment d’atteindre le niveau le plus élevé.
Roi d’un jour
Que représente Pourim ? Le Roi nous annonce, littéralement : « À ton tour d’être le roi : le temps d’une journée, demande ce que tu veux ! » Chacun d’entre nous peut prononcer ou annuler des décrets – un pouvoir énorme !
Alors, le mauvais penchant veut aussi avoir son mot à dire et il incite les gens à détourner ce pouvoir : Tu es le roi, tu as la couronne, allez, faisons lé’haïm, buvons un peu de whisky, mettons toutes sortes de déguisements, de masques. Sous cette influence, l’homme se met à boire, et s’endort pour ne se réveiller qu’une fois la journée déjà passée.
Mais en fait, ceci aussi est pour le bien : en effet, si un homme a la crainte du Ciel, il demandera des choses bénéfiques, sinon, il risque d’en demander des mauvaises, pour le monde ou pour lui-même. Alors, ce n’est pas pour rien que ceux qui ne savent pas ce que représente Pourim se mettent à boire la veille, dorment toute la nuit, puis au réveil, ne se sentent pas bien. Pourim leur file entre les doigts sans qu’ils en tirent le moindre profit.
Répétons-le : Pour ne pas perdre cette journée si précieuse, jusqu’au michté, on ne boit pas d’alcool.
Ne perdons pas de vue l’essentiel
À Pourim, n’oublions pas de prier sur trois éléments fondamentaux : le règne d’Hachem, celui de David et la reconstruction du Temple.
Demander la Royauté du Ciel, c’est demander la diffusion de la émouna, que tous fassent téchouva, prennent sur eux une heure quotidienne de hitbodédout, que le descendant de David se dévoile et qu’Hachem reconstruise Son temple, Sa demeure sur terre.
Puissions-nous tous mériter une Pourim de délivrances et de joie se prolongeant toute l’année !
Pour connaître toutes les SEGOULOT DE POURIM
Prière de Rabbi Nathan pour passer la fête de Pourim dans la joie
Rejoignez-nous sur WhatsApp pour recevoir toute l’actualité
0 commentaires